Intégrale vs. Claude Monet : quelle différence? Résultats et méthodes

Après un an et un grand saut BEM – ESCP (toutes écoles intermédiaires incluses), je prends le temps de réfléchir sur le clivage qu'il y a entre une prépa médiocre du public et une privée au "glorieux" passé.

La comparaison des résultats du cru 2011 est sans appel, au niveau des admissibilités néanmoins (j'écrirai pour parler des admissions). Les personnes ayant cubé à Monet, six au total si mon compte est bon, sont admissibles, grand maximum, à Grenoble EM.

Du côté de la classe de cube E d'Intégrale, sans trop m'avancer, je peux dire que 85% de la classe est admissible à l'EDHEC ou à une école mieux classée.

Alors, en fin de compte, quelle différence?

–  Une loi psychologique d'airain : les élèves de cube d'Intégrale sont conscients du niveau de la prépa, du niveau de la tête de classe, ce qui créée une émulation et une confiance en soi. A Monet, l'auto-dénigrement était de mise : en étant convaincu que les murs et les résultats passés sont des facteurs de réussite ou d'échec, on arrive à de très communes prophéties auto-réalisatrices.

– Une capacité de travail sans comparaison : là où les élèves de Monet parlaient et se plaignaient de la prépa mais ne travaillaient pas en conséquence, les cubes d'Intégrale ont eu à digérer un échec et à se remettre dans la course. Le travail acharné de la tête de classe entraîne le reste du cheptel. Là encore, l'émulation fait presque tout le travail.

– Les professeurs : à Monet, le corps professoral est dans sa grande majorité habitué à des résultats moyens, et s'intéresse peu aux finesses du programme – ou même, dans le cas de la méthode de synthèse de textes ESCP, ne s'y intéresse pas du tout.

A Intégrale, l'ambiance est à la refonte de toutes les méthodologies (pour démystifier l'échec des concours précédents) et à la course au Top 3. Fatalement, les profs étant plus habitués à consulter les rapports de jury, à corriger même des copies de concours, la réussite pointe le bout de son nez… Si et seulement si les élèves font confiance à leurs professeurs pour repartir de zéro, ce qui n'est pas évident en année de cube, mais qui a marché cette année.

Peut-on alors recréer les conditions de travail d'une "grande" prépa en étant dans une petite prépa publique?

"Where there is a will, there is a way"… Pas si sûr.

L'environnement social durant les deux années de préparation joue énormément, en particulier sur ceux qui ne savent – ou ne veulent – pas s'isoler un minimum. Quand une tête de classe n'est pas apparente, mais surtout quand l'émulation se fait par le bas (sollicitude, compassion, conviction que "ça ira" comme ça), les moins motivés peuvent entraîner les autres.

Néanmoins, ces cas existent : ceux qui, même à 17-18 ans, ont une ambition solide, des éléments extérieurs – comme le livre du forum, des conseils et feedbacks d'élèves en école, savent comment ficher, quels livres sont primordiaux, comment planifier les deux années, etc. – et les reins assez solides peuvent passer outre la prédestination du classement de leur prépa. 

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