Orientation post-bac: une prépa proche de chez moi ?

Prépa HEC

Comment choisir entre une classe préparatoire mieux classée et une classe préparatoire dans un lycée de proximité ?

Tous les ans, à l’approche du classement des vœux sur APB / ParcourSup, les sujets sur la question fleurissent sur le forum. Nombreux sont les lycées qui hésitent entre mettre en premier vœu leur prépa de secteur (ville ou région) ou une prépa mieux classée, plus prestigieuse et donc souvent « parisienne ». Il semblerait que les clichés Paris-Province perdurent… L’objectif de cet article est de vous aider à faire la part des choses entre les classements et les résultats au concours.

En effet, le classement d’une prépa ne vous garantit pas à elle-seule la réussite. L’autre point important sur lequel je souhaite insister dès cette courte introduction est qu’une réponse unique est impossible à apporter à cette réponse et qu’elle dépendra des caractéristiques de chaque élève. A vous donc d’utiliser les éléments ci-dessous pour prendre votre propre décision.

Halte aux idées reçues !

Entrer dans une classe préparatoire prestigieuse et dans les premières du classement garantit l’accès à une parisienne.

Attention, si sur le papier il est écrit que 100% des élèves rentrent dans une école du TOP 5, méfiez tout de même de ce qu’il peut y avoir derrière les statistiques : combien d’élèves n’ont pas été admis en seconde année ? Des élèves sont-ils « invités » à se présenter en candidats libres ? Enfin, les résultats dépendent avant tout des élèves et rien ne vous assure que vous ne soyez pas la promo qui fait baisser les statistiques…

Le classement d’une classe préparatoire est la seule variable expliquant la réussite d’un élève au concours.

Certainement pas. Tout d’abord, le classement des classes préparatoires s’explique en grande partie par le niveau des élèves au moment du recrutement. Parmi les élèves qui réussissent dans ces prépas les plus prestigieuses, l’immense majorité aurait également réussi dans une prépa un peu moins bien classée. Ensuite, la réussite en prépa puis au concours est une combinaison de facteurs intellectuels certes mais également physiques et psychologiques. Cela signifie que l’environnement dans lequel évoluera l’élève, son bien-être et son confort logistique au cours de ces deux années est primordial. Cela vaut-il la
peine d’aller dans une classe préparatoire mieux classée si cela se traduit par une hausse des contraintes en termes de temps de transport, de tâches ménagères et d’éloignement affectif ?

Les enseignants sont meilleurs dans les classes préparatoires du haut du classement

Là encore, cela est totalement faux. Les bons enseignants ne souhaitent pas nécessairement vivre et donc enseigner à Paris ou Lyon. Vous trouverez d’excellents enseignants dans les prépas de Province comme vous pourrez en trouver des que vous considérerez comme mauvais dans des prépas prestigieuses. Cela est d’autant plus vrai qu’il est rare que les
méthodes pédagogiques d’un enseignant conviennent parfaitement à tous. Enfin, sachez que les recrutements sur les postes d’enseignants en classe préparatoire se font à partir des dossiers et de la motivation des candidats. Les lycées soignent tout particulièrement ce recrutement.

Si je vais dans une prépa parisienne, je traiterai les sujets du concours pendant l’année.

Encore un grand mythe qui veut que les élèves des classes préparatoires parisiennes connaissent les sujets à l’avance car leurs enseignants conçoivent les sujets. Là encore, cela est erroné, d’abord parce qu’il n’y a pas que les enseignants des prépas parisiennes qui proposent les sujets et ensuite parce qu’il est bien sûr interdit de communiquer à l’avance sur les sujets. Après, il est évident qu’un enseignant qui a proposé un sujet aura tendance à approfondir davantage ce point en cours mais sans être certain que son sujet sera choisi !

Si je vais dans une prépa moins bien classée, je ne préparerai pas les concours pour les parisiennes.

Cela est vrai si vous choisissez une classe préparatoire qui n’intègre personne dans le TOP 5. Les enseignants s’adaptent au niveau de leurs élèves. Par contre, si 20% des élèves en moyenne intègrent une TOP 5, les enseignants vous prépareront très bien à ces épreuves.
N’oubliez pas non plus qu’en classe préparatoire les enseignants sont disponibles et la plupart du temps prêts à répondre à vos attentes.

Chaque cas est unique : comment déterminer ce qui est le mieux pour moi ?

Afin de vous aider à y voir plus clair et à faire votre choix, je vous propose de réfléchir aux assertions
qui vous correspondent parmi les assertions suivantes :

  1. Mon dossier est solide et régulier dans toutes les matières clés de la classe préparatoire EC.
  2. J’ai des difficultés dans certaines matières importantes pour la classe EC. Mon dossier n’est pas si bon que ça.
  3. Je travaille peu en terminale pour avoir de bons résultats.
  4. Je travaille beaucoup pour avoir de bons résultats en terminale (plus de 2 heures par jour).
  5. Il existe une classe préparatoire plaçant au moins 20% de ses étudiants dans le TOP 5 à moins de 2 heures de transport de chez moi.
  6. Il n’existe pas de classe préparatoire plaçant au moins 20% de ses étudiants dans le TOP 5 à moins de 2 heures de transport de chez moi.
  7. J’ai de la famille qui peut m’héberger à proximité de la classe préparatoire « prestigieuse ».
  8. Je ne connais personne dans la ville du lycée où je veux postuler.
  9. Mes parents peuvent m’aider financièrement à trouver un appartement et à régler mes frais de transport et de nourriture pendant mes 2 années de prépa dans une grande ville (Lyon / Paris).
  10. Je n’ai pas les moyens de vivre dans une grande ville, il faudra que je prenne un appartement éloigné de mon lycée.
  11. Je postule en internat dans les lycées éloignés et cet internat ne ferme pas le week-end.
  12. Les lycées éloignés dans lesquels je postule n’ont pas d’internat ou un internat qui ferme le week-end.
  13. J’ai déjà été en internat au Lycée, cela se passait bien.
  14. Je n’ai jamais vécu loin de ma famille, je ne sais pas comment je vais réagir.
  15. Je suis attaché à ma famille mais sans en être très proche, cela ne me dérange pas de ne pas les voir régulièrement.
  16. Ma famille est très importante pour moi, lorsque j’ai un problème, j’ai besoin de me confier à mes parents ou mes frères et sœurs.
  17. J’ai besoin de stimulation pour travailler, rien de tel qu’être dernier pour me motiver à remonter.
  18. J’aime réussir quand je travaille, être en tête de classe me stimule à continuer, être en queue au contraire peut me décourager.
  19. Aucun de mes amis ne postule dans la classe préparatoire du secteur.
  20. Plusieurs de mes amis avec qui j’apprécie de travailler ou de discuter souhaitent aller dans la classe préparatoire du secteur.
  21. J’ai conscience des distances dans les grandes villes, des transports en communs…
  22. Je n’ai aucune idée de ce qu’est la vie dans une grande ville.
  23. Mes enseignants me découragent pour postuler dans la prépa de région.
  24. Mes enseignants me conseillent la prépa de région.
  25. Mon dossier et mon lycée ne présentent pas de particularités majeures.
  26. Mon dossier est atypique : j’ai par exemple un enseignant connu dans ma région pour noter très sévèrement.

Les assertions au numéro impair correspondent à des arguments en faveur d’une classe préparatoire « prestigieuse » dans une grande ville. Au contraire, si vous vous sentez proche des affirmations paires, une classe préparatoire proche de chez vous vous conviendra certainement mieux.

Conclusion : le classement ne doit pas être le seul critère de choix

Pour conclure, le classement des classes préparatoires ne doit pas être le seul critère de choix. Vous
devez prendre votre décision en intégrant dans la balance les éléments suivants :

  • Le niveau des différents lycées entre lesquels vous hésitez
  • Les conditions matérielles d’hébergement
  • Les conditions affectives
  • Les temps de transport

Initialement publié le 25/03/2013

A propos Sarah Rezenthel 11 Articles
Sarah Rezenthel, ancienne élève de l’ENS Cachan et de classe préparatoire HEC voie Scientifique, a obtenu l’agrégation d’Economie-Gestion en 2006. Elle a ensuite soutenue une thèse intitulée « La gestion du risque terroriste aux Jeux Olympiques : Mutations et enjeux depuis le 11 septembre 2001 ». Aujourd’hui, elle enseigne la gestion et la communication au sein du département Mesures Physiques de l’IUT Paris-Jussieu (Université Paris 7) et continue parallèlement une activité de recherche dans le domaine du management lié au sport.

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