Choix difficile : ScPo Paris ou prépa HEC ?

[Le Chat]

En lisant ton post j'ai vraiment l'impression d'une nouvelle mauvaise blague de la part de l'administration de Sciences Po ou d'un nouveau moyen détourné pour continuer à récupérer des élèves hors concours (nouvelle façon de continuer à pilonner l'idéologie des concours ?).

Au delà du comparatif Sciences Po / ESC, je te conseille de mettre au clair la façon dont tu seras sélectionnée pour l'année à l'étranger, car vu comme les 1er cycles se battent pour avoir leur 3ème année et qu'ils sont de plus en plus nombreux chaque année, je doute qu'ils se fassent doubler par des gens arrivés au dernier moment, même si ça correspond à un retour au vieux système des années précédentes.

Sinon sur le coût des études en IEP, la gratuité de la scolarité est une chose toute relative, car il y a beaucoup de coûts cachés et beaucoup de compétition interne entre diplômés d'IEP (Paris ou non).

[Insider]

Je dirais qu'il faut choisir en fonction de tes goûts d'abord, car les programmes, surtout en L, sont assez différents.
Question débouchés, la suprématie de sc po est claire pour les sciences politiques/l'Ena ou les relations internationales. Dans d'autres domaines, c'est un bon label (culturel, juridique, éco-business) et on trouvera toujours sur l'ensemble des diplômés qui ont bien réussi d'autant que grâce à la sélection (même si elle est moins redoutable que pour une pa) on y trouve de bons calibres et que des élèves de GE viennent y compléter leur culture G et font profiter sc po de leurs réussites ultérieures; mais force est de constater que c'est un peu une sorte de longue prépa, efficace (cf les concours administratifs) mais peu professionalisante et que si l'on sort de son domaine de prédilection, sc po court après les meilleurs, les références, que ce soit HEC-ESSEC-ESCP, voire EM et assimilés en commerce ou Assas ou la Sorbonne en droit, par exemple. L'image sc po est bonne dans le grand public mais clairement moins valorisée dans les GE (pipo...), ce qui nuit un peu pour la perception et la carrière à mon sens, même si je suis persuadé qu'entre sc po, la doctrine coué fonctionne bien, alimentée par un peu de jalousie à l'égard des GE (cf leur forum).

J'ajoute que les échos que j'en ai sont que l'on y bosse moins que par le passé, ce qui n'est pas très encourageant pour le calibre de la formation.

L'année à l'étranger est un excellent dispositif et le choix de bonnes facs est impressionnant; j'ai un petit doute sur ce qu'on peut y faire (undergrad, en quoi?) mais c'est bien, sans être exclusif par rapport aux top ESC. J'ai l'impression que sc po joue habilement de sa notoriété historique (due à l'ancienneté et à l'"association" avec l'Ena) et de son emplacement pour aller chercher ailleurs (facs étrangères, doubles diplômes) un moyen de se valoriser par procuration, ce que je trouve inquiétant en soi. Harvard, Stanford, Oxbridge ou la LSE ne se valorisent pas outrancièrement par le nom des institutions avec lesquelles elles ont des accords à droite ou à gauche. Je pense aussi que le réseau des GE parisiennes est plus solide/solidaire que celui de sc po.

L'argument du prix nécessiterait plus de place; je retiens perso que les bourses, stages ou apprentissage permettent de traiter en partie ou totalement le problème et surtout que si on s'intéresse à $$$, le choix est en faveur d'une top ESC, qui offre amha de meilleures chances d'avoir une trajectoire plus performante.

[Aerisde]

Hello,

resultats-sciences-mention-tres-bien-t13490-42.html (c'était déjà pour toi que j'avais fait ce post)
et pipo-hautes-etudes-coiffure-t2915.html

Tu peux me contacter par email (mon pseudo @gmail.com), sur le forum je me garderai bien de parler en l'absence de mon avocat...

Aeris

[Meloti]

Ok, merci bien à toutes et à tous pour vos réponses ! Et en particulier à Aesride (normal, elle a plus ou moins suivi le même parcours que moi), je t'enverrai un message quand j'aurai finalisé mon inscription à ScPo, j'y vais demain pour déposer mon dossier.
Donc comme vous le constatez, je pense aller à Pipo, et parallèlement, je vais essayer de commencer le mandarin en fac (j'avais pris quelques cours quand j'étais en primaire...). A la base, je voulais continuer la philo, donc m'inscrire en fac de philo, mais c'est "plus pratique" de parler chinois que de faire de la philo xD. Et puis, je peux toujours continuer la philo de mon côté, même si je préfère assister à un cours de philo...

[Le Chat]

Pour rebondir sur un vieux debat avec Aerisde concernant les debouches des IEP

30 % de ceux de la promotion 2008 de Sciences po Paris ont suivi une autre formation l’année suivante, ou préparé un concours. Ils étaient 40 % de la promo 2009 de l’IEP de Lyon (parmi eux, 12,5 % ont préparé un concours, 24 % se sont orientés vers des études de commerce, 15 % en journalisme, 7 % en droit, 11 % en doctorat, etc.). À Lille, un quart des étudiants se lancent dans une sixième année d’études.

Source : http://www.letudiant.fr/etudes/iep/que- ... 18311.html

[Svaroski]

La différence essentielle entre Sciences Po Paris et HEC est constituée par le fait que Sciences Po est une école de commerce mais aussi une école de droit, d'affaires publiques, de journalisme etc. HEC est seulement une école de commerce.
Les salaires des jeunes diplomés Sciences Po avec master Finance et Stratégie sont comparables, à 3 ou 4 milliers d'euros près, à ceux d'HEC. C'est le talent qui fera la différence.
La seconde différence tient au type de recrutement. Le système de concours après 2 ans de classes prépa est un système en voie de marginalisation puisque c'est un système purement français qui, dans un monde globalisé, ne pourra plus s'épanouir. Les élites anglo saxonnes, allemandes, européennes sont recrutées sur le modèle Sciences Po.
La troisième différence tient à l'emplacement de Sciences Po, au coeur de Paris, qui facilite les échanges, les doubles diplômes et le visites de marque. Il faut constater la désaffection croissante des étudiants étrangers pour HEC et l'ESSEC dont les campus sont en fait à la campagne.
Enfin, la maîtrise poussée des mathématiques n'est pas nécessaire pour la plupart fonctions d'encadrement et de direction en finance front office et pour la direction d'entreprise ( combien de financiers de premiers plan et de chefs d'entreprises célèbres n'ont aucune connaissance particulière en maths). La surestimations des maths dans un domaine qui reste un domaine de science humaine,avec certes des éléments chiffrés, est un contresens ( voir la crise financière déclenchée par la conception par des middle office souvent d'origine française de produits financiers mathématiquement parfaits mais de fait dangeureusement irréalistes).
Sciences Po va donc progressivement s'imposer dans les études de sciences humaines, aussi bien en droit , en finance, en gestion, en communication, en affaires publiques et en affaires internationales sur ses concurrents directs ( HEC, Assas, Sorbonne...) car seul Sciences Po dispose à la fois de la taille critique, de la polyvalence et de la réputation. Cette montée en puissance viendra même remettre en cause le prestige de l'X puisque l'école polytechnique reste une école purement scientifique, coupée des sciences humaines qui sont indispensables à toute fonction de direction juridique, politique ou économique. Dans une moindre mesure l'attrait de l'ENA ira aussi décroissant, cette école étant inadaptée aux carrières privées comme aux carrières européennes ou mondiales.

[Coach']

C'est beau d'y croire jeune padawan.

Sciences Po en tant qu'ecole de commerce n'est pas a la hauteur d'HEC au niveau des debouches, de la reputation et des salaires. C'est un fait.

C'est de plus methodologiquement discutable de ne prendre en compte que le master finance qui par definition mene aux metiers les plus remunerateurs. Il faut aussi considerer l'ecole de communication, les masters GRH, marketing & etudes...

Quant aux 4000 euros, ca donne un ecart d'environ 10%, c'est important.

Et pour terminer, la remarque sur les grands financiers sans connaissance mathematique est egalement intellectuellement malhonnete (au-dela d'etre caricaturale), ces personnes ayant necessairement commence leurs carrieres a une epoque ou la finance n'etait pas encore ce qu'elle est aujourd'hui.

Je passerai sur l'explication simpliste de la crise financiere... et puis c'est pas les gars du middle qui sont impliques dans ce que tu decris.