Malgré la crise financière qui a conduit à une réduction massive des salaires/bonus et des horaires assez inhumains, la banque d’affaires attire toujours autant. Même pour un stage, attendez vous à une compétition très rude. Le milieu est élitiste et il sera difficile de rentrer dans une grosse banque sans être d’une parisienne, ou d’une top 5 avec un premier stage solide.
On parle ici uniquement des métiers de la banque d’investissement (IBD), qui sont à ranger en deux catégories : les fusions-acquisitions (M&A) et les métiers liés au financement – en actions (ECM), ou en dette (DCM, financement structurés). Il est très important de bien connaître tous ces métiers quelle que soit la division à laquelle on postule, c’est une question classique en entretien. On se limitera également pour cette fois au recrutement pour des stages de césure longs (en général 6 mois) à Paris.
Où postuler ?
Trois types d’acteurs sont à distinguer :
– Les banques du Bulge Bracket (Goldman Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Merrill Lynch, Citi, Deutsche Bank, Credit Suisse, UBS, Barclays) sont les plus prestigieuses. Elles recrutent peu de stagiaires pour leur bureau de Paris, l’IBD y étant souvent une petite équipe. En revanche, les possibilités d’avoir une offre en full time (souvent à Londres) sont réelles une fois le stage obtenu (50-70%).
– Un deuxième groupe de banques recrute davantage de stagiaires. Ce sont des banques qui ont une grosse notoriété à Paris à cause de leur deal flow important. La BNP, Lazard et Rothschild font notamment partie de ce groupe. Noter que comme énormément de monde postule, la sélection est rude, parfois même plus que dans les BB du fait de leur plus forte visibilité sur les salons/forums et de leur prestige sur la place. Les possibilités d’offre en full time sont plus réduites que dans le groupe précédent (<10% chez Rothschild par ex.)
– Enfin, ne pas négliger les boutiques, structures de taille réduite souvent fondées par d’anciens banquiers. Le recrutement est très variable en termes de sélectivité, les horaires peuvent être les mêmes qu’une grosse banque comme être beaucoup plus cool, idem pour les salaires et les possibilités d’embauche. Quelques noms en vrac : Messier Marris & Associés, Bucéphale, Aforge, Barber Hauler, Leonardo, DC Advisory…
Procédure de recrutement
Passons au recrutement proprement dit. La procédure classique consiste à postuler en ligne sur le site des banques, mais il faut aussi guetter les offres qui tombent sur l’intranet (parisiennes uniquement en général). CV et lettre de motivation doivent impérativement être impeccables en termes de présentation, d’orthographe et de formulation, c’est un critère de recrutement majeur. Quand on n’arrive pas à faire un CV propre et sans typo, je vous laisse imaginer ce que ça peut donner quand il faut passer sa nuit sur un Powerpoint qui part chez le client le lendemain matin.
Les forums carrières et networking events organisés par les banques sont un bon moyen de court-circuiter la procédure online classique (certaines banques, notamment Lazard, ne recrutent pratiquement que comme ça), tout comme le bon vieux piston. Cela dit, impossible d’échapper aux nombreux tours d’entretiens une fois qu’on a passé la première étape du screening CV.
Les plus grosses banques demandent souvent de passer un test de raisonnement numérique (auquel s’ajoute parfois un test verbal) en ligne, qui demande un peu de préparation. Les deux grands éditeurs de tests sont SHL et Kenexa, il est assez facile de trouver des “practice tests” sur Internet (ex : http://www.psl.com/practice/ ).
Ensuite, les entretiens s’enchaînent sur plusieurs tours, avec une dominante très technique à Paris. Les questions les plus classiques portent sur les méthodes de valo (DCF, multiples boursiers, multiples de transactions, LBO), sur la compta de base (savoir ce qu’il y a dans les trois déclarations, connaître les liens entre les comptes, et les méthodes de conso) et sur la culture financière en général (comment se passe une transaction M&A/une IPO/une augmentation de capital).
On attend aussi d’un candidat qu’il soit extrêmement rigoureux et prêt à travailler (très) dur, et il est très important que ces qualités ressortent en entretien. Des expériences qui montrent une capacité à s’engager (grosses assos style BDE ou JE par ex.) donnent en général des signaux positifs, de même que toute expérience qui démontre une capacité de travail, de résistance au stress et au manque de sommeil qui sort de l’ordinaire.
Enfin, il peut arriver que les recruteurs posent des questions le logique pure (“brainteasers”) pour tester les qualités de réflexion du candidat face à un problème nouveau. Quelques exemples ici : http://www.ibankingfaq.com/category/int … inteasers/
Bonne chance à tous !
Laisser un commentaire