La politique monétaire

Objectifs intermédiaires, objectifs finaux et instruments de la politique monétaire

Les autorités monétaires, afin d’atteindre des objectifs finaux (baisse de l’inflation, du chômage…), se fixent des objectifs intermédiaires.
Quelques exemples d’objectifs intermédiaires :

  • une croissance de la masse monétaire bien définie (objectif prôné par les monétaristes) ; c’est l’idée d’une croissance de la masse monétaire égale à la croissance du PIB, l’objectif final étant d’éliminer toute inflation. Problème vient de la mesure de la masse monétaire. En 1972, 74 et 76 la Fed, puis la Banque d’Allemagne et enfin celles de France et d’Angleterre vont s’assignées à cet objectif intermédiaire de contrôle de l’évolution de la MM.
  • les niveaux des taux d’intérêt nominaux (= objectif intermédiaire prôné par les keynésiens) ; c’est faire varier les taux d’intérêts afin de favoriser l’activité (ou à l’inverse l’inflation).
  • la stabilité du taux de change, le choix de ce taux de change correspond à des volontés différentes (favoriser les exportations au prix d’une inflation importée et de l’amélioration des gains de productivité, ou alors à l’inverse pénaliser les exportations pour…).

Les instruments de la politique monétaire (en vue de ces objectifs):

  • le refinancement direct des banques de second rang auprès de la banque centrale par le biais du réescompte. La BC fournit des liquidités en échange des titres. En modulant le taux et le montant du réescompte, la BC influe sur la création monétaire.
  • le système des réserves obligatoires (inauguré en 1913 aux Etats-Unis), la BC en faisant varier les coefficients de réserves obligatoires peut influer sur la création monétaire.
  • l’encadrement du crédit, consiste à fixer des normes de progression en matière de crédits (a été abandonné aujourd’hui)
  • l’intervention des BC sur le marché monétaire par le biais des taux d’intérêt à court terme.

L’efficacité de la politique monétaire

Dans l’optique keynésienne, l’efficacité de la PM conjoncturelle est soumise à condition et elle se fixe comme objectif final l’arbitrage entre l’inflation et le chômage. Les conditions pour sa bonne réalisation sont :

  • il faut que l’accroissement de l’offre de monnaie entraîne bien une baisse des taux d’intérêt, il ne faut donc pas être en situation de trappe à liquidité.
  • il faut que la baisse du taux d’intérêt se traduise bien par une reprise de l’investissement, ce qui n’est pas le cas dans un climat économique morose (demande anticipée trop faible, d’où pas d’investissement malgré des taux d’intérêt bas)
  • C’est pour ces deux raisons que les keynésiens n’envisagent pas la politique monétaire seule, mais combinée à une politique budgétaire, il s’agit d’un policy mix : une politique budgétaire avec une politique monétaire d’accompagnement qui permet d’éviter l’effet d’éviction.
    Chez les keynésiens, la politique monétaire relève donc d’intervention discrétionnaire.

    Contestation de l’efficacité de la PM chez les monétaristes.
    3 critiques :

    • l’expansion monétaire conduit à l’inflation (une autre vision de la courbe de Phillips).
    • la PM conjoncturelle se heurte au problème des délais (de reconnaissance, administratif…), et elle peut donc de se fait devenir pro cyclique (accélérant l’inflation en période de croissance diminuant donc la durée de cette période. La PM conjoncturelle est vue comme une politique de déstabilisation.
    • le taux nominal comme objectif intermédiaire (car celui-ci représente à la fois la rémunération d’un placement et l’inflation anticipée), donc augmenter la MM quand le taux d’intérêt augmente peut avoir l’effet inverse de l’effet qu’en attendent les keynésiens. En effet, augmenter la MM favorise une anticipation haussière de l’inflation et donc une hausse des taux d’intérêt.

    Pour les monétaristes, la politique monétaire doit dépendre de réglementations (constitutionnalisme économique) et ne doit surtout pas être discrétionnaire.

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