Les mutations de l’économie française au temps de l’âge d’or

I. La difficile sortie d’économie de guerre

A. Un bilan douloureux à la fin du second conflit mondial

600 000 français dont 2/3 civils morts

50% flotte marchande, 80% équipements portuaires détruits

25% de ses locomotives

1946 : 590 000 machines-outils de 25 ans de moyenne d’âge. Au RU 2M, datant de 2 à 5 ans

Productivité horaire apparente du travail 4x < celle des USA

25% de la fortune nationale de 1938 anéantie.

B. Sortir de l’économie de guerre

Volontarisme du Gouvernement Provisoire de la République Française de 1944 à 1947. « Bataille de la production »

Tickets de rationnement perdurent jusqu’en 1950.

1951 : dernière année d’utilisation à plein des crédits Marshall.

Planification, rationalisation. Etat-Providence et système social performant.

Relance de l’éco :

  • par incitations : plan de modernisation & d’équipement entre 1947 et 1952
  • par entreprises publiques et nationalisées : EDF, CDF, CEA, BNP
  • services publics : PTT
  • intermédiation bancaire : loi déc. 1945 obligeant institutions financières à déposer au Trésor leurs ressources
  • aménagement du territoire et législation sociale (CE, Sécu…)
  • Taux natalité : 21,4‰. Politique de soutien à la famille avec alloc en 1946, aménagements fiscaux favorables à l’enfant en déc.1945
  • Recours à l’immigration avec ordonnances sur acquisition nationalité fr et conditions d’entrée et de séjour des immigrés en 1945. Création Office National Immigration
  • MAIS inflation : prix *3 par rapp à 1938, puis par 6 entre 1944 et 1947. Rattrapage salarial faible

II. L’élan des années glorieuses

A. Un rythme exceptionnel

1952-1972 : 5,5% / an de croissance moyenne.

Demande intérieure demeure moteur principal de la croissance :

  • durée hebdomadaire travail allongée 44-46 h
  • sécu sociale et SMIG en fév. 1950 (devient SMIC en 1970). ANPE en 1967
  • baby-boom et équipement des ménages

Effort d’adaptation aux impératifs marché mondial : abandon de l’Empire colonial achevé en 1962 relayé par intégration à l’Europe dès 1957.

Dévaluations stimulent exportations : 1958, 1969.

Investissements importants = 24% PIB en 1964.

Globalement solde commercial positif et excédent budgétaire 1969-1973.

MAIS toujours inflation, et contrainte extérieure.

B. Une transition économique tardive, silencieuse et efficace

« Révolution silencieuse » 1952-1972 pour l’agriculture, élargie aux autres secteurs : effondrement primaire, explosion tertiaire et plafonnement secondaire.

Henri Mendras : « La fin des paysans ». 4% exploitants et 5% ouvriers agricoles disparaissent chaque année entre 1954 et 1975.

Volonté politique de limiter poids des aliments dans panier de la ménagère et volonté IAA approvisionnements à coûts réduits expliquent rationalisation production, & rendements.

Agriculture ne contribue plus en 1972 qu’à 6,7% du PIB contre 12% en 1952.

Secteur secondaire se nourrit de l’apport de main d’œuvre. Lent déclin charbonnages et textile compensé par émergence puissant secteur auto et électroménager (Moulinex en Normandie).

Croissance ouvriers spécialisé et manœuvres dépasse celle ouvriers qualifiés : 37% actifs sont liés à la transformation manufacturière en 1975.

Tertiarisation plus tardive. Atteint seuil mythique des 50% en 1974 (1960 naissance de Carrefour).

C. Un cadre de vie transformé

Etalement de la ville concentrique avec réseaux transports collectifs et voiture individuelle.

Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP) 1958-1975 comme la Sarcellite.

Division fonctionnelle des tâches entre espaces de direction et espaces exécution ??(zones industrielles dans l’O et le centre).

Consommation, culture de masse et loisirs en France

1947 : 1er festival d’Avignon. Gide prix Nobel littérature.

1949 : création RTF (Radiodiffusion et Télévision de France)

1959 : scolarité prolongée jusqu’à 16 ans

1964 : création de l’ORTF, la « voix de la France » selon Pompidou.

1965 : 42% foyers possèdent téléviseurs. Adopt° procédé SECAM pour la colorisation.

1970 : France compte 12 M de téléviseurs

III. Etat et politiques économiques en France de 1945 à la rupture de la croissance

A. L’Etat et les Trente Glorieuses

Nationalisations ; principe inscrit dans le programme du CNR de mars 1944.

– par ordonnance en 1944-1945 :

  • Houillères du Pas de Calais, Renault, Berliet

– légales en 1945-1946 :

  • Banque de France en 1946, Crédit Lyonnais, Société Générale, Comptoir National d’Escompte et BNCI
  • Assurances
  • Energie avec création en 1946 de EDF-GDF
  • Transports aériens

Planification indicative qui n’impose pas d’objectifs. Commissariat général au plan s’appuie sur 2 organismes de prévision : INSEE (Institut Nati° de la Statistique et des Etudes Eco) et SEEF (Service des Etudes Eco et Financières)

La planification en France

  • 1947-50 : 1er plan avec Jean Monnet. Six secteurs de base : électricité, charbon, sidérurgie, ciment, transports, machines agricoles
  • 1954-57 : 2è plan avec effort de recherche et & productivité
  • 1958-61 : 3è plan
  • 1962-65 : 4è plan, de dvpt éco et social. Correction déséquilibres sociaux et régionaux (DATAR en 1963)
  • 1966-70 : 5è plan. Croissance non inflationniste, poursuite progrès social et dvpt rapide industrie
  • 1971-76 : 6è plan. Faire de la Fr une gde puissance industrielle. Politique des « champions nationaux »
B. Un Stop & Go à la française

Politique oscille entre relance et stabilisation induite par la contrainte extérieure.

  • 44-45 : relance avec de Gaulle : « que les travailleurs puissent vivre » => Inflation
  • 48 : plan Mayer pour ( inflation et utilisant prélèvement fiscal. Réussite
  • 52 : politique rigueur Antoine Pinay
  • 57 : alourdissement charges financières Algérie => inflation. Ramadier lance taxe sur imports
  • 58 : plan Pinay Rueff : dévaluat° du franc, rigueur
  • 63 : stabilisat° par VGE
  • 68 : & SMIC pour désamorcer mvt social
  • 69 : dévaluat° franc par Pompidou
  • 72 : intégration du serpent monétaire européen : contrainte de fluctuation
C. Les grandes politiques transversales

Politique de la recherche avec INRA, CNES, CNRS…

Politique énergétique : « indépendance énergétique » pour « régression charbonnière ».

Politique des transports et du bâtiment

Politique d’aménagement du territoire avec DATAR en 1963…

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