L’ Impressionnisme
Inspiré par le Britannique Joseph Mallord William Turner et l’Américain Whistler, Monet joue un rôle important dans la genèse de cette nouvelle peinture.
« Du soleil dans la buée et, au premier plan, quelques mâts de navire pointant. » Monet appelait ça « une chose », faite au Havre, de sa fenêtre. Après l’avoir adressée à l’exposition de 1874, il fut bien embarrassé quand on lui demanda un titre pour le catalogue : « Ça ne pouvait vraiment pas passer pour « Le Havre » ; je répondis : ‘ Mettez Impression.’ On en fit « Impressionnisme » et les plaisanteries s’épanouirent. »
Louis Leroy, critique d’art au Charivari, dans un article acerbe envers le tableau, créa le terme d’impressionniste que les peintres du groupe reprirent à leur compte lors de leurs expositions suivantes.
Les peintres impressionnistes, qui se veulent des réalistes, choisissent leurs sujets dans la vie contemporaine, dans un quotidien librement interprété selon la vision personnelle de chacun d’eux. Travaillant « sur le motif », comme souvent les peintres de l’école de Barbizon, comme certains paysagistes anglais, comme Boudin ou Jongkind, ils poussent très loin l’étude du plein air, font de la lumière l’élément essentiel et mouvant de leur peinture, écartant les teintes sombres pour utiliser des couleurs pures que fait papilloter une touche très divisée. Peintres d’une nature changeante, d’une vie heureuse saisie dans la particularité de l’instant, ils sont indifférents à la recherche, chère aux classiques (et dévoyée par les académistes), d’un bel idéal et d’une essence éternelle des choses. Pissarro et Sisley, qu’accompagnent d’autres artistes dont les personnalités respectives évolueront de façon nettement distincte : Auguste Renoir, Paul Cézanne, Edgar Degas, Berthe Morisot, Guillaumin, Cassatt, Caillebotte, etc. ainsi que Frédéric Bazille qui mourut avant la reconnaissance du mouvement.
L’impressionnisme est un point de départ pour Georges Seurat et Paul Signac, maîtres du néo-impressionnisme, pour Paul Gauguin, Henri de Toulouse-Lautrec, Vincent Van Gogh ainsi que pour de nombreux « postimpressionnistes », en France et à l’étranger comme Jean Peské. Le terme gagne la critique musicale (1887), qualifiant les œuvres de Claude Debussy et, plus généralement, celles de tous les compositeurs préoccupés par la perception subjective des couleurs sonores et des rythmes : Ravel, Dukas, Satie, Roussel, etc. Les musiciens impressionnistes mirent à l’honneur la liberté de la forme, de la phrase et du langage harmonique.
L’impressionnisme se singularise par le fait que l’on peut parler de l’œuvre sans avoir besoin de références extérieures, à la différence de l’art antique qui est basé sur la mythologie, et de l’art roman destiné à diffuser une idéologie. Citons en exemple le tableau Olympia de Manet qui explore un thème traditionnel mais de manière choquante pour cette période : Vénus est représentée en demi-mondaine de l’époque et le peintre travaille uniquement la peinture (Couleurs). Cet « amimétisme » (vision non réaliste) fera sa naissance avec l’art moderne.
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