L’existentialisme : retour au vécu
Il s’agit d’une philosophie qui place au centre de sa réflexion l’existence humaine dans sa
dimension concrète et individuelle.
L’existentialisme est la manifestation moderne d’une réaction qui se produit périodiquement dans
l’histoire, soit à la suite d’un excès de rationalisme, soit après des bouleversements mondiaux qui
laissent l’humanité en proie à l’angoisse et à l’incertitude. C’est une philosophie qui place au centre
de sa réflexion l’existence humaine dans sa dimension concrète et individuelle. Pour dire les choses
plus simplement, l’existentialisme est un retour à l’existence.
Il existe deux courants existentialistes : un athée et un chrétien. Tous deux apportent une grande
importance au vécu, à la subjectivité.
Le courant athée
Martin Heidegger (1889-1976) affirme que l’angoisse est indépassable.
Face à elle, l’homme est
Jean-Paul Sartre (1905-1980) pense que l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il fait.
assidu du philosophe allemand Martin Heidegger, Jean-Paul Sartre écrit : “Il est absurde que nous
soyons nés et il est absurde que nous mourrions”, écrit-il. L’homme se définit par ses actions et son
existence. Dans un monde sans Dieu et qui n’a aucun sens, il est seul et condamné à être libre. “Je
suis ma liberté”, écrit-il. Mais il est pleinement responsable et doit assumer ses actes par
l’engagement politique. “L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. Tel est le principe premier
de l’existentialisme.” En insistant sur la nécessité d’être engagé dans son époque, il a largement
contribué à faire descendre les philosophes de leur tour d’ivoire. C’est le modèle de “l’intellectuel
engagé.” Il écrit : “L’existentialisme pense que l’homme, sans aucun appui et sans aucun secours,
est condamné, à chaque instant, à inventer l’homme”, dit-il dans L’existentialisme est un
humanisme.
Lecteur
Albert Camus (1913-1960) tente de fonder une nouvelle morale humaniste.
philosophe de l’absurde, il a voulu donner à l’homme de bonnes raisons de vivre dans une époque
désespérée, souffrant de l’absence de Dieu et de l’oppression totalitaire. À l’instar de Sartre, il n’a
jamais cessé de lutter pour la dignité, l’indépendance et la liberté humaines. Il tente de fonder une
nouvelle morale humaniste, hors de tout système, au centre de laquelle se trouverait l’homme
concret. “Dans l’expérience absurde, la souffrance est individuelle. À partir d’un mouvement de
révolte, elle a conscience d’être collective, elle est l’aventure de tous” (
Écrivain engagé,l’Homme révolté).
Le courant chrétien
Kierkegaard (1813-1855) écrit que l’angoisse est une ouverture sur Dieu.
est issu d’une famille protestante particulièrement austère. Pour lui, l’angoisse et le désespoir sont
des éléments moteurs de la vie. L’angoisse, c’est l’impossibilité de trouver ici-bas des réponses
humaines aux questions fondamentales. Cette expérience douloureuse de la finitude est un appel de
l’absolu, une ouverture sur le divin.
Ce philosophe danois
Gabriel Marcel (1889-1973) affirme que, grâce à sa foi, sa vie prend un sens.
français s’inspire de Kierkegaard. Refusant le pessimisme de l’existentialisme athée, il accorde une
grande importance à la rencontre de l’homme et de Dieu dans la foi.
Ce philosophe sans recours et doit penser son existence dans l’horizon de la mort. Il ne peut fuir cette angoisse que
dans l’inauthenticité d’une vie banale et ordonnée.
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