par Le Chat » 30/01/2008 23:51
Je propose un truc, pas forcément très facile à comprendre. Ça joue sur le couple action / non-action.
Essaie de voir les exemples, et de voir ce que chaque configuration "représente" pour nous dans l'imaginaire.
Une autre façon d'aborder de sujet, c'est d'analyser les méthodes de communication de Sarkozy, voir la façon dont il utilise les effets d'annonce pour matérialiser son "action politique", qui jouent beaucoup sur cette analyse du "temps de l'action".
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Plusieurs lectures du sujet.
> L'action, un instant qui se vit au présent, sans passé, sans futur, sans recul, sans maîtrise à l'image du tourbillon de la vie qui nous plonge dans un temps à horizon infini.
Autre version : Quand on est dans le feu de l'action, le temps de l'action c'est "pendant" par opposition au temps où il n'y a pas d'action ou une autre action.
> L'action, l'instantané ou du moins une période à durée limitée, qui tranche avec la vision précédente. Autrement quand l'action est faite, et qu'on prend un peu de recul, le temps de l'action c'est "entre le début et la fin de l'action".
> Or, début et fin marquent ensemble les bornes d'un process qui représente quelque chose au final (l'action), et à la fois rien (on occulte toujours cette partie).
Exemple. Action = Ecrire un livre de douze chapitres.
- 0 chapitres écrits = mon action n'a pas commencé, quoique, elle a ptet commencé si j'ai déjà envisagé un thème et douze chapitres...
- 1 chapitre écrit = mon action a commencé, mais elle n'est pas encore terminée. Si j'arrête maintenant, j'aurai à la fois fait (un chapitre) et rien fait (pas de livre). Travail en vain, action (écrire un chapitre) mais à la fois inaction (pas de livre écrit).
- 11 chapitres écrits = mon action continue, tjs pas terminée, mais presque. Si j'arrête maintenant, j'aurai à la fois fait (onze chapitres) et rien fait (pas de livre). Travail en vain, action (écrire onzes chapitres) mais à la fois inaction (pas de livre écrit).
=> Paradoxe : j'ai écrit dix chapitres de plus, fournit du travail et du temps en plus par rapport à l'écriture d'un seul chapitre. Pourtant le résultat est le même : il y a eu action et non-action à la fois, mais l'action "écrire un livre de douze chapitres" n'a pas été réalisée.
-12 chapitres écrits = l'action est terminée. Je n'ai plus aucune raison de continuer d'agir. Mais cette fois-ci, quand je m'arrête, on retient qu'une action a été faite.
La conclusion de tout ça, c'est que le temps de l'action est un moment critique où cohabitent action et non-action/action insuffisante et où tout arrêt prématuré conduit à une non-action/action non réalisée (on agit sans qu'il ne se passe rien). Seule la fin de l'action en tant que processus (donc une non-action) conduit à la "réalisation effective de l'action" et définit l'action dans son essence.
L'analyse du processus de représentation du temps de l'action conduit donc à déconstruire l'image d'une action instantanée, ponctuelle, au profit d'un jeu subtil entre action et non-action qui se concrétise par un "acte final" qui donne son existence à l'action.
Ex : vote d'une loi, on retiendra toujours la date, mais jamais le processus d'élaboration, qui est quand même une succession d'actions.
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Le Chat le 31/01/2008 10:30, modifié 1 fois.