Re: NEOMA, SKEMA ou KEDGE ?
par Rajnagar » 29/06/2018 21:53
Justement, quand les classements deviennent des assemblages composites de critères qui reviennent à pratiquer des additions de choux et de carottes, le Sigem a le mérite de ramener aux fondamentaux. Quoique l'on puisse dire, c'est encore le programme "grande école" qui est le programme référent et qui fonde la réputation globale d'une institution. Le Sigem est la mesure combinée de la sélectivité et de l'attractivité, les deux étant étroitement mêlées (c'est encore grandement la sélection qui fait la réputation et partant de là, l'attractivité). La plupart des recruteurs ne sont pas non plus naïfs et sont un minimum avertis, ils savent opérer une différence entre l'élève du programme grande école par opposition aux multiples masters ou programmes bachelor, ils établissent des différences entre les élèves passés par les classes préparatoires et ceux passés par les admissions parallèles, etc.
Deux critères à regarder : Sigem + salaires bruts hors prime en France à la sortie (pour obtenir une base de comparaison stable). A la rigueur, les statistiques linkedin - un facteur d'appréciation à manier avec précaution cela dit, mais qui a le mérite d'être externe aux écoles et à leurs déclarations parfois sujettes à caution.
Les critères qui ne servent à rien pour les écoles de haut de tableau (les top 10-12 écoles) : accréditations (on s'en fout, elles les ont toutes plus ou moins), le nombre d'entreprises incubées ou créées (trop spéculatif, souvent invérifiable, quantitatif et non qualitatif, et puis si les écoles formaient fondamentalement des entrepreneurs cela se saurait...), le nombre d'accords avec des universités étrangères (là aussi, c'est la qualité qui compte), les classements étrangers (les meilleurs étudiants d'une nation vont avant tout dans les meilleures institutions de leurs pays respectifs, avant toute considération pour des classements internationaux), les ratios à la c... type nombre de m²/professeurs/chercheurs/associations/ordinateurs/prises USB/bidets/cuvettes de chiottes etc... par élève (bof, ce sont des chiffres tellement hors contexte et hors analyse que bruts de décoffrage ils ne veulent strictement rien dire la plupart du temps), le dynamisme associatif (subjectif, il est possible de trouver son bonheur à ce niveau là dans toutes les écoles), les doubles diplômes (sauf projet professionnel bien précis avant l'heure, vous allez avant tout dans une école pour obtenir une bonne culture de gestion - et puis les écoles ont tendance à surjouer les différences mais en pratique... à part GEM et son positionnement "technologique" pour la comparaison avec des écoles proches dans le classement, et encore, je ne vois aucune école qui puisse se revendiquer d'une spécificité sectorielle tellement forte qu'elle puisse décider à elle seule du choix d'une école par rapport à une autre), idem pour les choix de majeures (une bonne école généraliste vous proposera une majeure a priori correcte dans les disciplines fondamentales type finance/compta-audit/marketing-commercial/RH/contrôle de gestion - en vrai, il y a des différences entre les écoles, mais un jeune étudiant dont le projet professionnel n'est encore que très partiellement formé devrait rechercher le classement global de l'école plutôt que se focaliser sur une de ses spécificités présumées).
Reste les critères qui peuvent faire la différence entre deux écoles aux pedigrees relativement similaires : la localisation / la ville = autant vous faire plaisir et aller là où cela vous attire si vous hésitez (les goûts et les couleurs...), le coût de la scolarité (lorsque les débouchés professionnels et les salaires à la sortie sont relativement comparables et qu'il existe une différence sensible dans les frais).