vilmonlintai a écrit:Je ne te dirai pas que la seule réponse est "va à LSE" mais je veux juste contribuer quelques arguments en faveur de ce choix:
1. Évidemment Saclay a un grand prestige en France mais pour l'économie, LSE est parmi les unis les plus reconnues mondialement. Un MSc Economics t'ouvrira beaucoup de portes, et tu pourras écrire ton mémoire sur l'énergie.
2. Le salaire moyen d'un MSc Econ est aux alentours de 40.000 GBP donc sur 2 ans le calcul est: frais = -25.000 GBP + salaire 1ère année = + 40.000 GBP, supposons que, étant économiste, tu veuilles y appliquer un taux d'escompte pour inflation/temps (disons 1%) et par la suite une pénalité pour le risque (de ne pas trouver d'emploi, ou d'avoir un salaire plus bas), tu resteras toujours dans le positif et donc 1 année à 25.000GBP vaut mieux que deux années de Master même gratuit.
(Par contre sache que (contrairement aux attentes parfois gonflées qu'on peut avoir quand on commence un programme comme celui là) le marché du travail reste très compétitif, il faut vraiment se bouger pour se démarquer des autres 150 étudiants du MSc plus Oxford, Cambridge...avec LSE les possibilités sont immenses mais rien ne te sera donné, il faut postuler, se renseigner, se préparer aux entretiens, etc.)
3. Quant aux apprentissages il est vrai que LSE est un peu "industriel" en Master (beaucoup trop d'étudiants) et qu'il faut beaucoup se débrouiller par soi même...mais il faut toujours comparer les apprentissages de 2 ans de master ailleurs à ceux de 1 an de master + 1 an de travail, qui pourrait être dans une ONG, à l'étranger (ex. ODI fellowship), la Banque Mondiale, une boîte de consulting économique (genre NERA, Frontier), une boîte de strat (ils font des trucs en énergie), etc.
4. Le réseau de LSE est probablement le plus international au monde (je n'exagère pas), et tu seras entouré de gens qui deviendront hommes et femmes politiques, banquiers, chefs d'entreprise, profs d'éco, chercheurs, etc. partout dans le monde.
Bonne chance, tu as plein de bons choix

Ce n'est pas que je suis en desaccord avec ce que tu as dit, du moins pour les carrieres dans le monde du prive, mais l'auteur s'interesse a une carriere dans les organisations internationales. Donc les parametres sont differents. Je vais un peu detailler, ca peut etre interessant pour d'autres.
Il y naturement plusieurs types d'organisations internationales et plusieurs types de parcours pour les integrer. Je sais que dans le cas de l'OCDE, les jeunes diplomes sont recrutes apres 2 ans d'xp s'ils n'ont pas de PhD. Dans ce cas-la, le passage par le stage est vraiment determinant, pour ensuite enchainer sur un contrat de consultant au sein de l'organisation. Je crois d'ailleurs que la plupart des personnes recrutees pour le Young Professional Program de l'OCDE avec seulement un master etaient des ex consultants de l'organisation. Par experience, je sais que les personnes en charge du recrutement pour les stages valorisent les points suivants:
-la maitrise de certains logiciels de traitement statistiques (ou autres, pour les simulations, le traitement de donnees geographiques etc). Certains superviseurs ont des preferences tres prononcees et vont axer leur recrutement principalement sur ca.
-la maitrise de certaines langues. Genre si l'equipe doit conduire un projet ou ecrire un rapport sur l'Asie centrale, ils rechercheront quelqu'un qui sait parler russe.
-la connaissance parfaite de certains domaines (agricultural economics, energy economics, labor economics etc...) meme si ce n'est pas du tout un critere suffisant
-la nationalite du stagiaire. Ca peut paraitre hyper stupide, mais certains recruteurs ne veulent travailler qu'avec des stagiaires de leur pays. Certaines organisations sont aussi encouragees a recruter des stagiaires des pays donnateurs en priorite (IDB).
-le reseau. Certains profs peuvent aider a trouver un stage dans une organisation internationale parce qu'ils connaissent certaines personnes (tres vrai pour la World Bank ou l'OCDE).
Le process de recrutement est donc tres tres aleatoire. Le fait par exemple que l'OCDE se situe a Paris veut peut etre dire qu'il sera plus facile pour quelqu'un de Science po Paris en master d'eco d'y rentrer.
Deux points supplementaires:
-L'UN et la BCE ont un fonctionnement similaire a celui decrit au dessus dans le recrutement de leurs stagiaires.
-Tout ce que je viens de decrire est aussi valable pour les recrutement de consultants au sein de ces organisations. Honnetement le nepotisme est vraiment monnaie courrante dans bon nombre d'entre elles.
Donc pour resumer, je pense que pour avoir une chance, il faut travailler sur les points suivants: developer un reseau et developer des competences rares et utiles. La LSE n'est pas du tout le choix evident. Neanmoins, c'est sans doute celle qui aura le plus fort signal sur le CV toute chose egale par ailleurs.
Juste un autre point de detail, tu oublies certains parametres dans ton equation sur les frais de scolarite. Beaucoup d'etudiants du MSc en eco ne sont pas rentres directement apres leur undergrad, ils font une sorte d'annee sabatique apres plusieurs annees d'xp (fonctionnaires, salaries des boites de consulting style Compass ou NERA) et ensuite ils reprennent leur boulot apres l'obtention de leur MSc, ce qui a pour effet de gonfler les chiffres sur les salaires. Deuxiemement, le cout de la vie a Londres est tellement haut qu'en tant que jeune diplome, c'est pas du tout evident de mettre de cote. Alors si en plus tu as emprunte pour pouvoir financer tes etudes, ta vie peut vraiment devenir difficile.
Le probleme c'est que dans le secteur des organisations internationales, on est souvent oblige de passer par des stages peu ou pas remuneres. Imagine toi passer 6 mois de stage UN non paye avec en plus une dette a rembourser...