Expertise comptable, de l'ESSEC à Dijon : Rater sa prépa ?

[albertwesker6139]

Bonsoir à tous.


Le titre est très évocateur. Je suis actuellement en 2ème année de prépa ECT, et l'heure arrive bientôt aux choix, ou du moins aux projets.
Sans vouloir du tout me vanter, on peut dire que j'ai scolairement plutôt bien réussi jusqu'à présent, bien que je ne me considère comme un élève parmi tant d'autres : premier de la classe sur plusieurs trimestres, admissible ESSEC au concours blanc, blablablabla.... (sans doute grâce à ma Xbox dans ma chambre, oui c'est bien vrai ).
Mon projet depuis ma Première technologique (STG, spécialité Comptabilité) : devenir expert-comptable le plus rapidement et le plus facilement possible, d'où mon choix de faire une ESC. Mon critère principal repose donc sur la dispense d'épreuves du DSCG (maximum 5 sur 7). Ensuite, je regarde les villes, les diplômés, le réseau, des avis, témoignages d'anciens élèves de mon lycée (Michelet, Vanves), le coût de la vie, les loisirs (vite ! Un stand de tir !), enfin en gros des critères qualitatifs de vie.
Mon projet final : partir au Québec en profitant de la reconnaissance mutuelle entre l'ordre des experts comptables français et québécois (ce qui signifie clairement que le classement de l'école et les autres torchons de journalistes français ne sont pas du tout évocateurs et déterminants). La comptabilité reste de la comptabilité, les diplômes et certifications de l'Etat restent les mêmes (encore heureux !).

Après de nombreux mois de recherches et de salons, j'en suis venu à la conclusion suivante : j'ai une préférence marquée pour l'ESC Dijon, puis pour Skema et l'ISC Paris.
Seulement voilà, gros hic, je crois que les professeurs veulent ma mort, et je les comprend. Ils considèrent que je peux faire "mieux". Sauf que...que signifie "faire mieux" ? Gonfler leurs stats ? Ou je vais finir au chômage malgré le fait que j'aurai le même diplôme qu'un élève en université, puis ensuite noyer mon chagrin dans du jus de pomme ? (Ma boisson préférée)

Vous l'avez sans doute compris, je n'en ai strictement rien à faire des classements, et c'est un luxe conséquent : mon projet me le permet.


Je m'adresse donc à vous pour recueillir vos avis sur la question, afin de m'aider, ainsi que d'autres préparationnaires indécis.
Le doute est omniprésent, étant donné que je suis tiraillé entre mes profs (dont 5 sur 7 ne connaissent rien à rien dans le domaine où je me prédestine), et les faits : il n'y a pas de différence en termes de stage, de salaire (au bout de 3 ans), de qualité de formation (les profs sont les mêmes, et comme dit, la compta c'est de la compta, le DSCG reste le DSCG sur l'échelle nationale), etc...
Qu'en pensez-vous ? Trouvez-vous que cela se tient ? Ou vous aussi, comme mon colleur de philosophie, vous considérez que je suis une honte et que je ne mérite pas ma place en prépa à cause du fait que je sois prêt à refuser une "Top 10" tant convoitée pour une "petite école de province où on en sort magasinier au mieux" ? (propos mot pour mot de certains profs)
Et bien sûr, si certains sont attirés par ces métiers (audit et expertise comptable), n'hésitez pas à vous manifester !


Merci d'avance, et bonne soirée !

[vladimi3]

Le grand dilemme de l'après-prépa : se faire confiance et se diriger vers une école qui nous plaît, faire confiance aux classements / profs / traditions et se diriger vers l'école la mieux classée ? Il me semble qu'il faille mieux intégrer l'école te permettant au plus de t'épanouir : toutes les écoles se valent peu ou prou en comptabilité, autant aller dans l'école qui t'offrira des cours intéressants autres que cette matière, qui te permettra éventuellement de suivre un cursus en parallèle dans une autre matière qui te plaît, qui offrira des échanges à l'étranger en lien avec ton projet professionnel (HEC Montréal, McGill ou Queen's par exemple dans le cas du Canada / Québec) ...

Tu as une vision originale du système prépa, que je partage également : les classements ne font pas tout, HEC ou l'Essec ne rendent pas plus heureux que l'ESC Chambéry -à moins que le salaire seul fasse le bonheur et il semblerait que ce soit le cas pour certains-. Les profs de prépa n'accordent généralement pas tellement d'importance à l'épanouissement post-école, parce que leur but est de former le mieux possible pour permettre à leurs élèves d'intégrer les meilleures écoles. Oui mais après ? Surtout si tu te destines à l'étranger : ainsi, au Québec et spécialement à Montréal, HEC Paris n'est en règle générale pas aussi reconnue que HEC Montréal (véridique), ce qui blesse notre égo de français égocentriques mais relativise un classement élitiste et sclérosé.

Je citerais vaguement mon prof d'AEH : Je connais des ESC Nantes qui ont mieux réussis que des HEC, de toute façon tout se vaut après quelques années. Tous les profs ne sont pas aveuglés par les classements, et heureusement ! Bonne continuation et bon courage en tout cas !

[albireo]

Je nuancerais un petit peu ce que dit Vladimi3. Intégrer une bonne école sert à quelque chose même en se destinant à l'audit...

Supposons par exemple que tu souhaites faire carrière dans un big four. Déjà, tu rentreras bien plus facilement en sortant d'une top3 que de l'ESC Dijon. Deuxièmement, ta progression de carrière sera facilitée et tu pourras éventuellement sauter un ou deux grades (nettement plus de chance de passer pour un haut potentiel en venant d'HEC que de Dijon). Il y a également plus de chances que tu sois prioritaire pour être envoyé en échange à l'étranger.
Troisièmement, au moment de passer associé l'école comptera de nouveau. Un HEC est plus susceptible de ramener de beaux mandats qu'un dijonnais pour la simple raison qu'il a nettement plus de copains en directions générales qu'un dijonnais. Autrement dit à partir d'un certain stade dans la carrière être bon techniquement ne suffit pas, ou ne suffit plus...

Et dernier gros détail : à supposer que tu découvres en école que la comptabilité ne te branche finalement pas plus que cela, une top3 ouvre beaucoup plus de portes que l'ESC Dijon.

[vladimi3]

Supposons par exemple que tu souhaites faire carrière dans un big four. Déjà, tu rentreras bien plus facilement en sortant d'une top3 que de l'ESC Dijon. Deuxièmement, ta progression de carrière sera facilitée et tu pourras éventuellement sauter un ou deux grades (nettement plus de chance de passer pour un haut potentiel en venant d'HEC que de Dijon). Il y a également plus de chances que tu sois prioritaire pour être envoyé en échange à l'étranger.
Troisièmement, au moment de passer associé l'école comptera de nouveau. Un HEC est plus susceptible de ramener de beaux mandats qu'un dijonnais pour la simple raison qu'il a nettement plus de copains en directions générales.

En France je suis parfaitement d'accord, en tant qu'expatrié je suis un peu plus sceptique. Du reste, je reconnais que mon message s'adressait davantage à une personne souhaitant commencer sa vie professionnelle à l'étranger -et même en dehors de l'Europe précisément-. En France, et en Europe plus généralement, HEC par exemple dispose d'une position de leader qui est évidente.

[gibrit]

Bonjour,
@albireo, alberttwesker ne parle pas d'audit, mais d'expertise comptable.
En lisant le message, j'ai aussi pensé à ta question 'et si il change d'avis' ? C'est ce qu'on dit aux élèves de seconde pour aller en S, est-ce qu'on ne peut pas imaginer que 4 ans plus tard, on est plus à même de savoir ce qu'on peut faire ? Mais la question se pose ...
@albert, es-tu certain que tu ne regretteras pas ton choix ?
Ta démarche est originale. Je n'ai encore rencontré personne qui faisait le choix délibéré d'une première STG avec comme objectif l'expertise comptable le plus rapidement possible ou même avec comme objectif une grande école de commerce. J'en ai croisé quelques uns qui, se retrouvant en stg sans l'avoir vraiment choisi (ou bac G il y a longtemps), se révélaient (ou se (re)mettaient au travail) ensuite. 2 copains perdus de vue depuis longtemps sont aujourd'hui avocats.
Il y a surement des expert-comptables aussi , mais ce n'était pas le plus rapidement possible, c'était en prenant des chemins de traverse (ce que permet cette formation, c'est suffisamment rare en France pour être souligné).
Comme dans le lycée des enfants, il n'y avait aucun parent délégué dans les sections stg, j'ai eu ce rôle pendant 2 ou 3 ans en terminale. Je n'ai vu aucun choix de prépa, une seule proposition des profs de cette voie (c'est comme ça que j'ai su que ça existait). Les meilleurs élèves, si ils restaient dans cette voie, demandaient des IUT.
Tes profs voient sans doute suffisamment d'élèves désirant les meilleures écoles qu'ils n'auront pas pour ne pas comprendre qu'un élève qui en a les capacités ne soit pas ébloui par le classement.
Ton colleur de philo a une vision très élitiste des écoles et je trouve sa remarque violente.
Penses-tu adapter ta charge de travail aux écoles que tu vises ?
Ou penses-tu donner le maximum pour avoir le choix de ton école au moment du classement SIGEM ? Ca peut en valoir la peine, à ce moment-là, ce sera vraiment ton choix.

[albireo]

Bonjour,
@albireo, alberttwesker ne parle pas d'audit, mais d'expertise comptable.
En lisant le message, j'ai aussi pensé à ta question 'et si il change d'avis' ? C'est ce qu'on dit aux élèves de seconde pour aller en S, est-ce qu'on ne peut pas imaginer que 4 ans plus tard, on est plus à même de savoir ce qu'on peut faire ? Mais la question se pose ...

Peut-être qu'on parle d'expertise comptable sauf qu'avant de passer ladite expertise il faut effectuer trois ans en cabinet et que beaucoup de gens font ces trois ans en big4. Accessoirement ce sont aussi les big4 qui emploient le plus d'experts-comptables et ce sont aussi eux qui proposent les meilleures opportunités de carrière dans le secteur (parce que faire la compta de la PME du coin c'est sympa mais on s'en lasse plutôt vite, même si ce peut être rémunérateur...)

Dernier point, quitte à partir à l'étranger, autant ne pas s'embêter à passer l'expertise comptable en France, l'équivalent anglo-saxon est infiniment plus simple à décrocher.

[gibrit]

Dernier point, quitte à partir à l'étranger, autant ne pas s'embêter à passer l'expertise comptable en France, l'équivalent anglo-saxon est infiniment plus simple à décrocher.

A condition d'avoir des équivalences pour l'université à l'étranger avec un bac technologique ...
Et est-ce qu'un travail en big 4 est compatible avec la qualité de la vie à laquelle Albert donne une grande importance ?