Re: Epreuves HGG / AEH concours 2010 ECRICOME
par jeanroederer » 24/04/2010 18:01
J'aime beaucoup ton approche Orlando, assez construite, un fil conducteur indéniable et un raisonnement qui découle naturellement.
Personnellement, j'ai eu une interprétation légèrement différente, mais qui me semble en marge du sujet (particulièrement mon grand II), et j'aimerais avoir votre avis. Je ne me suis par ailleurs intéressé qu'au XXè, prétextant la trop grande faiblesse du CI au XIXè. Je ne me rappelle plus de mes sous-parties, je vous rentranscris donc les quelques idées qui me reviennent.
I- Le commerce international est vecteur de crises, ou favorise leur apparition..
* L'incitation à l'ouverture freine l'efficacité des politiques économiques : exemple des relances Chirac ou Mauroy en France. Donc freine capacité des pays a faire face aux vrariations conjoncturelles.
* Le CI peut provoquer une fuite hors du circuit national des fruits de la croissance (par la consommation de produits étrangers par exemple).
* Déterioration des termes de l'échange possible (différentiel de productivité entre l'industrie et l'agriculture : CI peut inciter PED a se spécialiser dans le secteur primaire et donc les enfermer dans une "mauvaise" spécialisation et donc favorise la dépression dans ces pays).
* Le CI peut pousser les pays à utiliser l'arme monétaire -> guerre des monnaies et altération artificielle de la compétitivité.
* Guerre des territoires avec compétition dans l'attractivité territoriale : Diminution à terme des fonds budgétaires disponibles pour les Etats et donc diminution des capacités de réactions publiques.
* La crise de 29, ou de la systémicité d'une crise par le CI. Je présente l'idée (sûrement saugrenue ^^) selon laquelle le CI a favorisé l'émergence de la finance désintermédiée et globalisée, ainsi que l'incitation à sa libération; et qu'il est donc responsable indirectement des crises financières.
* La crise pétrolière de 73 s'est traduite par un afflux massif de pétro-dollars dans des pays tels que le Mexique au cours des années 80, et l'ouverture de ce pays au CI s'est traduite par une crise de surendettement.
II- ..mais il est aujourd'hui un préalable absolument nécessaire à la croissance (je l'ai amené de la sorte à appuyer sur le fait que ce sujet posait en fait un non-problème, considérant qu'il n'est pas viable pour une nation de l'ignorer).
* Le réflexe habituel : Ricardo, que j'ai utilisé à la manière d'Orlando.
* Exemple : La Corée du Nord ou la vitrine d'une croissance purement auto-centrée impossible.
* CI favorable aux grand pays sans pour autant y jouer un rôle majeur : l'ouverture représente en moyenne 10%, donc pas de risques majeurs à l'ouverture.
* Le CI est aussi favorable aux petits pays : John Stuart Mill : "Heureux les petits pays car le CI leur appartient". Leur spécialisation peut en effet être plus aboutie que les grands pays, dont la satisfaction du marché intérieur nécessite la conservation d'une industrie diversifiée.
* Par ailleurs, le CI, même s'il peut-être vecteur de crises, engendre un effet d'accélérateur sur les économies nationales. Notamment en incitant à l'innovation et à la RD (compétitivité oblige) et grâce à la diffusion du PT, si essentiel à la croissance comme l'explicite notre bien aimé Schumpeter.
III- Ce n'est de fait pas le CI qui est à l'origine ou qui contribue aux crises économiques, mais l'utilisation qu'on en fait.
* Le réel souci réside dans le caractère mondial des échanges, face à une agrégation de gouvernances nationales. Preuve : réaction conjointe des gouvernements face à la crise de 2007 a permise d'éviter la contraction cumulative de 1929.
* L'échec de Copenhague contribue à prouver que Kissinger est plus que jamais d'actualité dans son affirmation suivante : « l'Europe, quel numéro de téléphone?
* (La je suis parti un peu en live) Seulement, on peut considérer, au travers de théories comme HOS (égalisation à terme du coût des facteurs de production), que le processus de ratrappage des économies à l'oeuvre aujourd'hui pourrait se traduire à terme par une convergence des économies. Dès lors, les politiques économiques s'en retrouveraient plus polarisées. Il y aurait ainsi effet de palliation, avec une convergence des réactions nationales, ce qui pourrait s'apparenter à une gouvernance mondiale. (j'ai légèrement relativisé en explicitant que des économies similaires subiraient de concert tout type de crise, donc danger lorsque crise conséquente).
Derrière cette idée, mon ouverture est donc la suivante : Le CI : source des crises passées mais solution aux crises futures ?