Devenir fiscaliste: école de commerce ou master fiscalité ?

[filoutitp]

Bonsoir,
je suis en licence de droit à la sorbonne et je souhaiterai à terme bosser comme fiscaliste ou dans l'audit.
Pour cela, plusieurs choix s'offrent à moi : Tout d'abord, passer le concours de l'ESC Reims en AST2 et ensuite faire un apprentissage en Audit (apprentissage pour plusieurs raisons, car je trouve cette formule intéressante et financièrement car je ne dispose pas de moyens énormes).
Ou alors, continuer en droit à la fac et essayer de décrocher le meilleur master en fiscalité possible (ex = master 221 de Dauphine ou master fiscalité internationale d'Assas).

J'hésite vraiment entre les deux car :
Avantages de L'ESC Reims : Cela me permettrait de bosser en apprentissage et donc d'être autonome financièrement, de bosser en Audit dans des Big 4 à Paris (du fait de la proximité géographique entre Paris et Reims) mais aussi de passer le DSCG souvent demandé dans les cabinets d'Audit. Inconvénients : Cela me ferme-t-il des portes pour devenir fiscaliste ou bien est-ce possible après une école de commerce et un parcours en Audit ?
Avantages d'un master en fiscalité : Sur de faire de la fiscalité pure et de ne pas me fermer de portes dans ce domaine. Inconvénients : incertitude quant à mon admission dans les meilleurs masters du fait de la grosse sélection des meilleurs masters cités précédemment.

Qu'en pensez-vous, je suis un peu dans le flou ?

[beatrix87]

Si tu hésite entre ESC ou Fiscalité, je te conseille d'integrer SKEMA et de postuler au MS Gestion Fiscale de l'Entreprise, ce qui est possible au sein du Programme Grande ecole;
Non seulement tu pourras faire de l'Audit dans une big 4, notamment dans le cadre d'une césure, mais tu pourras en plus faire de la fiscalité avec ce MS, qui soit dit en passant est 7é au Classement SMGB juste apres ASSAS et Dauphine.

[filoutitp]

Merci pour ta réponse, désolé de répondre si tard.

Sinon, est-ce que vous savez si les master 2 en fiscalité (comme le master 221 de Dauphine) recrutent des élèves ayant fait une école de commerce, quite à perdre une année et refaire un master après l'école ?

[coleo59]

Pour faire de la fiscalité son métier tu as grosso modo 2 voies :
- juridique => formation en droit puis Master 2 fiscalité
- expertise comptable

C'est ce type de formation que recherchera avant tout un recruteur.

Tu peux la doubler d'une formation ESC qui ne peut être que valorisée face à un marché des diplômés toujours plus concurrentiel ; ou qui permettra de changer de voie professionnelle plus simplement, si tu t'aperçois plus tard que la fisca n'est pas ton truc.

Maintenant si c'est vraiment la fisca qui te plaît, voici comment je vois les choses (classement par ordre décroissant) :

- Après ta L3 de droit, poursuite en M1 puis M2 fiscalité (le meilleur possible) si tu t'en sens objectivement capable (cf ton dossier) ;

- Si tu ne penses pas avoir le niveau pour intégrer un bon master de fiscalité, tente les AST ESC pour suivre un cursus ESC+droit (l'idéal étant le DD HEC + M2 Fisca internationale Assas ^^) ou ESC+CCA. Je favoriserai d'ailleurs la seconde option ie CCA si le double diplôme en droit/la majeure n'offre pas énormément d'électifs en fiscalité.Une fois diplômé tu pourras poursuivre en M2 fiscalité et notamment à Dauphine, voire exercer en tant que fiscaliste junior dans une entreprise.

Pour une poursuite d'études comme celle-ci sache tout de même qu'il faut envisager d'intégrer en amont une ESC plus que correcte et de constituer un dossier solide, sinon, difficile de convaincre les responsables des "meilleurs" M2 fisca. (Lapalissade certes, mais c'est toujours bon de le rappeler).

Enfin, j'ai cru comprendre que la voie ESC t'intéressait notamment pour avoir accès à l'audit en big 4. Mauvaise idée à mon sens parce que tu n'y feras pas spécialement de fiscalité. Privilégie plutôt la branche conseil (ex : tax adviser) de ces dits cabinets. D'ailleurs, pas besoin d'ESC pour l'intégrer, un parcours droit+fiscalité à bon niveau suffit amplement. Si pas, alors oui, un parcours type bonne ESC+droit ou CCA est nécessaire.

NB : je ne t'apprendrai pas, s'agissant du M2 fiscalité internationale d'Assas, que les meilleures chances de l'intégrer est d'y faire ton M1 et surtout de le réussir brillamment ou alors d'intégrer HEC qui a un accord de double diplôme. Bon ceci dit, il n'y a pas que Dauphine et Assas qui ont leur place dans la fiscalité : Dijon en a un très bon, Paris 1 aussi, Aix, etc, etc. Les DJCE ne sont pas non plus à écarter (Nancy...).

[filoutitp]

Merci pour ta réponse,
bon au niveau du meilleur cursus, j'ai bien compris qu'il fallait que j'accroche les meilleurs masters, ce que je m'efforcerai de faire.

- Cependant, si je ne réussit pas à en avoir des corrects, les AST ont également l'air d'être une voie pas mal. Après un M1 de droit des affaires ou fiscalité à Assas, a-t-on de bonnes chances "d'accrocher" des écoles du Top 6 ? Essec, Em Lyon...
- J'ai aussi vu que l'Edhec proposait une spécialisation "ingenierie juridique et fiscale", sais-tu ce qu'elle vaut ?
- Enfin, tu parles du conseil, à vrai dire, je n'ai jamais vraiment compris en quoi cela consistait, c'est une branche qui me paraît un peu vague pour moi, pourrais-tu m'en dire un peu plus ? Faut-il viser les écoles du top 6 pour faire du conseil, est-ce un boulot sélectif ?

désolé si j'ai posé trop de questions, mais tu as l'air de vraiment bien connaître le domaine, donc j'en profite =)

[coleo59]

Après un M1 de droit des affaires ou fiscalité à Assas, a-t-on de bonnes chances "d'accrocher" des écoles du Top 6 ? Essec, Em Lyon...

Les ESC sont assez friandes des profils "exotiques" type droit, lettres, maths, philo, etc. Sans nul doute, après un tel M1 tu as toutes tes chances d'intégrer une bonne école. Après peu importe le label : Assas, Sorbonne, Dauphine, Aix, Lille, et toutes les facultés de droit finalement. L'important est de s'en sortir de manière honorable (une mention à côté de la Licence et du M1 ne fait pas mauvais effet), et de justifier le nouvel élan donné à son orientation. Et accessoirement de réussir les écrits des concours AST.

J'ai aussi vu que l'Edhec proposait une spécialisation "ingenierie juridique et fiscale", sais-tu ce qu'elle vaut ?

La majeure juridique et fiscale de l'edhec est une bonne alternative aux masters de fiscalité. C'est plutôt solide.
Tu peux de manière optionnelle suivre un double cursus avec la faculté de Lille 2 (Master juriste d'entreprise, me semble).

Enfin, tu parles du conseil, à vrai dire, je n'ai jamais vraiment compris en quoi cela consistait, c'est une branche qui me paraît un peu vague pour moi, pourrais-tu m'en dire un peu plus ? Faut-il viser les écoles du top 6 pour faire du conseil, est-ce un boulot sélectif ?

Dans mon précédent post je parlais de conseil en fisca dans les big 4 comme étant une alternative plus cohérente/rapide que l'audit à ceux qui veulent s'orienter vers la fiscalité.
Le conseil en fisca dans ces entreprises peut être exercé à deux niveaux :

- à travers les cabinets d'avocats correspondants (ex : Deloitte et Taj, Ernst & Young et Ernst & Young société d'avocats, PwC et Landwell) => métier de juriste/avocat fiscaliste classique, comme dans tout cabinet d'avocats, qu'il s'agisse de fiscalité individuelle ou de fiscalité de l'entreprise.
L'avantage est que ces cabinets sont moins sélectifs que les Bredin, Gide... Les inconvénients sont, par extension, une rémunération moins attrayante, des dossiers moins prestigieux (plutôt small/mid cap). (Attention, je ne dis pas que bosser pour Landwell est moins bien que de bosser chez Gide. Tout dépend du niveau de chacun, de ses aspirations, de son ambition).

- au sein des services conseil ou encore TS => assistance en fisca aux équipes de financiers sur des dossiers de conseil qui ne touchent pas que la fiscalité (ex : une entreprise fait appelle à Deloitte pour du conseil TS, on fera appel aux fiscalistes pour résoudre les problématiques fiscales. Bref du 100% corpo.

Quant à la sélectivité du boulot dans ces big4, j'en ai parlé s'agissant des cabinets d'avocats correspondants, tu peux considérer pour les services advisory ou TS qu'une ESC top 15 + un background juridique peut suffire à y entrer. Quoique mon assertion se vérifie moins ces derniers temps en raison du nombre de recrutements plus limité => concurrence un peu plus rude en France, le Luxembourg par exemple étant un poil plus large dans ses écoles cibles.

[Insider]

@Filoutitp

Tu es en droit, amha tu as intérêt à poursuivre pour décrocher un bon M2 qui à lui seul permet d'avoir un job de fiscaliste. Si tu vises haut, l'idéal serait de faire le M2 Droit des Affaires et Fisca (prof Drummond, ex M2 "Merle") à Assas ou le fisca inter (FI) à Assas. Je crois qu'il y a aussi un accord pour le M2 de fisca à Paris 1 avec Hec.

Dans le second cas (FI), c'est un M2 en partenariat avec HEC, la promo a des élèves et profs de HEC (avec des cours à Jouy), mais tu as au final le seul (mais excellent) M2 de la fac.

Dans le premier cas, tu as de très bonnes chances de pouvoir faire une AST à l'ESSEC, car ce M2 "star" est dans le partenariat ASSAS-ESSEC, ce qui te rend admissible d'office et booste énormément tes chances d'être admis, avec le double diplôme à la clé (Assas+Essec), ce qui constitue la cible idéale pour les cabinets de fisca. L'accord marche aussi dans l'autre sens, permettant aux ESSEC de faire ce M2 hyper sélectif, mais il faut déjà être à l'ESSEC, ce qui n'est pas évident en candidat solo.

http://www.affaires-fiscalite.com/lemot.html
http://www.u-paris2.fr/5188p-2009/0/fiche___formation/
cf "Partenariats"