Concours BCE à Kléber

Je publie enfin mon compte-rendu des épreuves écrites, désolé pour le retard mais j’ai préféré attendre la fin des concours (et merci à Callie de m’avoir expliqué comment on faisait).

L’idée, c’était d’attendre d’avoir mes notes pour comparer mon ressenti à la sortie de l’épreuve et le résultat final, et montrer que souvent, on s’inquiète pour pas grand chose.Cette année, je passe uniquement de HEC à Audencia. Je laisse tomber Ecricome pour gagner du temps de révision, en me disant avec une outrecuidance que beaucoup trouveront certainement insupportable que je pouvais raisonnablement pas me planter à Audencia. A posteriori, c’était une bonne stratégie : si j’avais passé Ecricome, j’aurais probablement fait l’impasse sur la France et ça m’aurait coûté cher à l’ESSEC.

Pour le centre d’examen, j’ai choisi Kléber à Strasbourg. L’an dernier, j’étais passé à Ginette mais j’avais pas apprécié la cantine et surtout la sensation d’être entouré de gens globalement solides. A Kléber, le niveau était plus hétérogène ; hors de toute considération tactique sur le brassage des copies, j’ai trouvé plus rassurant de se trouver entouré de gens qui aspiraient à intégrer des écoles diverses plutôt qu’uniquement HEC et l’ESSEC.

J’attaque les concours dans un état de stress largement plus avancé que l’an dernier. Impossible de m’endormir sans un somnifère et tous les matins, c’est nausées dès le réveil, inutile de dire que je pouvais absolument rien avaler. Heureusement, tout s’en allait dès que je retournais le sujet de chaque épreuve sous l’effet de la concentration.

Maths : si j’ai retenu une chose des concours en cube, c’est que c’est rarement les épreuves où on en fait le plus où on a la meilleure note. A l’ESSEC, je fais 20 questions (uniquement dans le préliminaire et le premier exemple d’application), et je sors en me disant que c’est carrément médiocre parce que l’épreuve était facile, et que j’aurais vraiment dû en faire plus. Je me situe a priori à 10, j’ai finalement eu 15. En sens inverse, je sors de Maths II content de moi, en ayant fait plus des 2/3 du sujet, et je me retrouve avec un 12,5. Bref, quand les profs disent qu’aller lentement, faire attention à ce qu’on écrit, et être rigoureux paie, on mesure vraiment mal à quel point ce conseil est précieux.

Je me suis abstenu de lire le forum, et j’en suis bien content. En maths HEC, j’ai fait comme à l’ESSEC une vingtaine de questions, soit à peu près le même nombre que celui qui annonçait le plus petit nombre de questions traitées du topic dédié. Résultat, j’ai eu 18. Même si je savais que j’avais fait du bon boulot, je suis sûr que lire le forum aurait réussi à m’en faire douter. Bref, à supposer que les gens ne surévaluent pas leur nombre de questions (ce qui est déjà assez utopique), avoir fait moins de questions que la plupart des gens n’est a priori ni bon, ni mauvais. Pour caricaturer un peu, ce qui est vrai en HGG et CG est aussi vrai en maths : on n’est pas noté au poids, mais à la qualité de la réflexion.

HGG : ma grande angoisse des cinq semaines qui ont suivi les concours. Je fais un HS idiot à l’ESCP en ne jugeant pas utile de lire attentivement la liste des pays inclus dans le sujet. Du coup, je balance des développements sur l’Inde à tour de bras, parce que c’est un des pays que je connais le mieux. Il y en a partout dans ma copie, dans vraiment beaucoup de paragraphes, et quand j’entends ma voisine de derrière dire à son voisin “heureusement que la Russie et l’Inde étaient pas dans le sujet” à 12h quand on rend nos copies, j’ai vraiment les glandes. Finalement, ça s’est soldé par un 11, probablement grâce à la carte qui a un peu rattrapé le coup. A l’ESSEC, en retournant le sujet, je suis, contrairement à la plupart des gens autour de moi, vraiment content. J’ai révisé la France, et j’attaque l’épreuve avec l’assurance d’avoir un coup d’avance, du simple fait de faire partie de la minorité de candidats qui auront un niveau de connaissances respectable sur le sujet. Mais malgré mon effort pour essayer de bien cerner le sujet en plus de montrer des connaissances, je finis avec seulement 14, alors que je comptais sur une vraiment bonne note pour prendre un peu d’avance. Mais bon, c’est quand même déjà pas mal, je vais pas trop râler non plus.

CG : pas grand chose à dire. J’avais eu l’occasion de constater en carré (pas tant sur mes propres résultats, mais surtout sur ceux des autres) à quel point l’ingrate “dissertation de culture générale” donnait l’impression de distribuer des notes tirées au hasard. Cette année, je pioche un 12 à HEC (contre un 15 l’an dernier), un 9 à l’ESSEC (contre 14 l’an dernier), et un 17 à l’EM Lyon (contre 16 l’an dernier). Inutile de préciser que, comme l’an dernier, il y a aucune espèce de corrélation entre mon propre jugement sur ce que j’avais fait et la note qu’on m’a attribuée, mais je m’y attendais et je misais de toute façon pas sur la CG pour faire mes points.

Contraction/synthèse : après l’histoire, la contraction a été mon deuxième cauchemar quand j’attendais les résultats. En trois ans de prépa, il m’est jamais arrivé de finir une contraction en retard, ou d’avoir un problème de nature purement formelle (type décompte de mots). Et bah ce coup-ci, tout ça me tombe dessus en même temps, peut-être parce que je cherche à trop bien faire. Comme c’était une épreuve du lundi, j’avais eu le temps de me préparer le week-end en m’enfilant tous les rapports de jury que j’avais pu trouver. Du coup, sans m’en rendre compte, je perds du temps à faire des trucs que je faisais pas auparavant et qui, à mon avis, ne m’ont servi absolument à rien. Par exemple, je passe 15 minutes à faire le plan détaillé du texte au brouillon, chose que je n’avais jamais faite avant et qui s’est révélée parfaitement inutile dans ma compréhension de la logique du texte. En voyant que le temps commence à manquer quand je finis de tout rédiger au brouillon, je bâcle complètement la contraction de la dernière page. Sans prendre le temps de recompter, je recopie le tout à toute vitesse comme si ma vie en dépendait, en priant pour que ça fasse 400 mots. L’épreuve s’arrête exactement quand je finis ma dernière phrase. Bilan : pas de décomptes (ni intermédiaires ni final), et la fin de ma contraction est écrite avec le style d’un enfant de 7 ans. Je recompte sur mon brouillon pour savoir si je dois m’attendre à prendre un monstrueux tarif, mais Dieu merci, je suis dans la fourchette. Miracle, je m’en sortirai finalement avec un 16 (qui était probablement un 19 grevé par les 3 points de pénalité qui sont normalement attribués pour absence de décomptes, à moins que mon correcteur ait été aussi gentil que celui d’histoire-géo). Pour la synthèse, pas grand chose à signaler, je fais comme d’habitude et le résultat est meilleur que l’an dernier (15 contre 14).

Langues : pas grand chose à dire sur l’Anglais CCIP, ça a toujours été un de mes points forts aux écrits comme aux oraux, des concours comme de prépa, je récolte un 17 (contre 16 l’an dernier) que j’ose espérer avoir mérité. Même chose pour l’Espagnol où je m’en suis toujours assez bien sorti : je fais moins bien que l’an dernier (14 contre 16), mais je pense que j’ai pas été très bon sur cette fabuleuse question 2 qui était à mon avis une insulte assez scandaleuse à l’intelligence des candidats.

Bref, le bilan de mon année de cube est largement positif : j’ai été admissible à HEC et à l’ESSEC, les deux écoles qui m’intéressaient le plus, et j’ai fait mieux que l’an dernier à 10 épreuves sur 14, les quatre restantes étant deux épreuves de philo, les maths de l’EML (notées plus sec cette année ; 15 contre 17) et l’espagnol de la CCIP où ma note de l’an dernier était de toute façon probablement un peu trop élevée pour mon niveau. Comme beaucoup de cubes, j’ai beaucoup progressé en maths (de 11/8/10 à 18/15/12,5), moins parce que j’ai résolu plus de questions que parce que j’ai gagné en rigueur et en fiabilité. Je crois vraiment que c’est là-dessus qu’il faut compter quand on entend réussir son année de cube.

J’écrirai aussi un truc sur mon tour de France (enfin plutôt mon tour de Paris), mais j’attends d’avoir mes notes d’oral pour que ça soit plus intéressant et complet.

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