HEC : du rêve à la réalité

Disons-le tout de suite ! Je rédige cet article sans doute trop tard pour me montrer tout à fait impartial étant donné que j’ai appris le 10 juillet mon admission à HEC. Mais je tenterai de rester le plus neutre possible en vous relatant mes quatre jours passés dans la charmante bourgade de Jouy-en-Josas, du 2 au 5 juillet.

Situons le décor : arrivée à Orly, Orlyval, descente à Antony, RER B jusqu’à Massy Palaiseau, une demi-heure d’attente à cause de perturbations et enfin RER C jusqu’à Jouy-en-Josas. Précisons tout de suite que tous les stéréotypes qui peuvent exister sur ce village ne sont pas si faux que ça : c’est rural, c’est petit, il n’y a pas grand chose à y faire. Mais sur l’école, les a priori sont vite tombés.

Une fois arrivé, une navette faisant l’aller-retour Gare-HEC nous attend. Plutôt pratique, l’occasion de discuter avec d’autres admissibles (précisons quand même que je ne connaissais absolument personne à HEC, que ce soit du côté des admisseurs et des admissibles – mais que beaucoup de gens sont sympas, des deux côtés d’ailleurs, et que j’ai pu y nouer des contacts forts en à peine quatre jours). A notre arrivée, “open pizza” et au lit dans une chambre bien équipée (salle de bain, toilettes, Internet…).

Jour 1 : la Genèse

Pour ma première journée à HEC, deux épreuves m’attendent, à savoir l’italien, le matin, et l’AEHSC, l’après-midi. Dans les deux cas, tout s’est relativement bien passé. J’ai réussi à épargner la langue de nos amis transalpins et, coup de change, j’ai parlé de la Côte d’Azur (ma région) et le feeling a été très bon entre la correctrice et moi.

Pour l’épreuve d’économie et d’histoire, j’ai eu pour sujets “L’intégration financière : une perspective historique” et “Une politique industrielle est-elle encore d’actualité ?”. J’ai choisi le second que j’ai réussi à traiter de manière convenable. Pour les questions, on nous juge énormément sur les connaissances, peut-être pas tant sur la qualité de la réflexion. Sur le plan des épreuves, une journée somme toute satisfaisante, d’autant plus que j’avais zappé que l’AEHSC était coeff. 9 à l’oral et que j’y suis donc allé détendu. Le soir, resto U, “mini” forum des associations, ambiance sympa. Ouf, une journée de passée.

Jour 2 : du tee-shirt au lac !

Pour cette deuxième journée, épreuves de maths et d’anglais. Convoqué à 7h30 pour la première, stressé un maximum, je dois attendre 40 minutes dans la salle à ne rien faire pendant que deux autres élèves préparent et passent sur le même sujet. A mon tour, je prépare, je passe et ce n’est pas terrible : je me perds dans mes calculs, je me rends compte que certains que j’avais préparé sont faux mais j’arrive tant bien que mal à résoudre la plupart des questions. Les deux membres du jury se sont montrés particulièrement pressants et stressants, ce qui n’a pas facilité les choses. Lors du déjeuner, deux filles de ma prépa (coucou Lucie et Elsa !) sont venues me voir jusqu’à Jouy ce qui m’a remonté le moral et m’a redonné des forces, d’autant plus qu’elles m’ont offert un tee-shirt sur lequel toute ma promo a écrit un petit mot.

Me voilà donc reparti pour l’oral d’anglais où le jury est vraiment à l’opposé de celui de maths : les deux membres donnent l’impression de baba cools tout droit sortis des 60’s. J’arrive là aussi à créer un lien sympa. D’ailleurs, leurs deux dernières questions sont : “Can you tell us a joke ?” (“Pouvez-vous nous raconter une blague ?”) et “Can you sell us the French riviera in 30 seconds ?” (“Vous pouvez nous vendre la Côte d’Azur en 30 secondes ?”).

Le soir, les admisseurs nous amènent au lac du campus où nous dégustons un sublime barbecue et profitons de la nature avec d’autres admissibles (salutations à Nils, Olivier et Daniel au passage). Une soirée bien réussie.

Jour 3 : le vide

Le vide, en effet… Aucune épreuve en ce samedi 4 juillet, l’occasion d’aller regarder quelques oraux, ce qui me permet de me mettre rapidement à paniquer en regardant le traitement des sujets de culture gé : des candidats brillants, capables de sortir et d’utiliser correctement (enfin, à mon sens !) énormément de références mythologiques, culturelles… se font détruire par les jurys. Les questions sont une succession de vérifications de connaissance. Ce jour-là, je n’y arriverai, malgré les deux premières journées qui se sont plutôt bien passé. La culture gé, coeff. 7, va sûrement m’empêcher de m’accéder à cette école… à laquelle je me suis attaché.

Ce jour-là, je n’en mène donc pas large. Le soir, une activité très sympa vient me changer les idées : l’association des coqs en pâte nous propose de réaliser notre dîner ! Et de quelle manière ? En nous chantant la recette. Le tout est très sympa et vraiment réussi grâce à la présence d’un pianiste, un violoniste, un bassiste, un batteur, une chanteuse lyrique et un chanteur de rock. C’est lors de ce moment que nous aurons la seule apparition, très furtive, d’un membre de l’administration, Eloïc Peyrache. A noter d’ailleurs que nous n’avons eu absolument aucun discours d’un responsable, à croire que l’école est si bien que nous n’avons pas besoin de savoir ce qu’elle propose. Cet aspect m’a légèrement déplu.

Jour 4 : l’Apocalypse

A l’image d’Arnaud Amaury, légat du Pape lors de l’écrasement des Cathares de  Béziers , les jurys de culture gé pensent “Tuez les tous, HEC reconnaîtra les siens”. Enfin du moins était-ce ce que je croyais : “ils doivent sacquer tout le monde” donc mon objectif était vraiment de limiter les dégâts. Je dois reconnaître ici que j’ai eu de la chance en tirant le sujet “L’élite” sachant qu’on en avait un peu parlé dans le chapitre de sociologie de l’AEHSC. Autant j’ai eu des problèmes sur les questions, autant j’ai essayé de faire un exposé solide.

Lors de l’après-midi, restait donc le fameux “face-à-face” (au passage, je ne remercie pas particulièrement l’administration pour cet emploi du temps : aucune épreuve le samedi, les deux plus lourdes le dernier jour…). Le tout était de réussir à avoir un débat constructif, de sourire, de montrer une vraie capacité d’écoute. En convainquant j’ai eu “L’entreprise citoyenne : est-ce une utopie ?”, question sur laquelle j’ai gardé une position ferme ; en répondant, “De nos jours, les gens sont-ils toujours désintéressés ?”, sujet sur lequel la convainquante est partie en hors sujet (elle a remplacé “désintéressés” par “inintéressés”…) et sur lequel j’ai pu me défendre. En observateur, les membres du jury tentent véritablement de mettre une certaine pression (“on n’est pas à l’oral du bac ici monsieur, on n’est pas ici pour vous aider !”). Mais là aussi j’ai pu compter sur le soutien de ma promo, étant donné que deux élèves (la même Lucie et Martin que je salue aussi) sont venus me voir pour me déstresser.

Finalement, la dernière journée ne fut peut-être pas si terrible que ça. J’aurais peut-être été finalement “sauvé”… Maintenant vient l’attente des résultats.

Epilogue

“Félicitations, vous êtes admis(e) !”

Le bonheur… Car l’école a été plutôt séduisante, notamment la vidéo des admisseurs qui fait rêver… Le campus est juste gigantesque et très bien équipé. Et les possibilités, dès la 1e année, sont énormes (licence en fac, échanges au Japon, aux USA, en Amérique du Sud, en Australie…). Bref, malgré quelques bémols (absence de membre de l’administration, lieu relativement isolé…), HEC aura su me séduire. Davantage que d’autres écoles. Certains a priori sur l’école que j’avais se sont vite évaporés.

HEC, me voilà !

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