Vers une privatisation de certaines écoles de commerce ?

Interview de Patrice Guézou, directeur emploi formation entrepreneuriat à la CCI France par Educpros

La réduction des dotations de l’Etat à destination des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) aura-t-elle un impact sur les écoles de commerce gérées par ces CCI ?


Interview de Patrice Guézou, directeur emploi formation entrepreneuriat à la CCI France par Educpros

Educpros: Quel est l’impact de cette baisse des ressources sur les 150 établissements d’enseignement supérieur gérés par les CCI ?

Patrice Guézou:

Les dernières ponctions ont contribué à accélérer la vente ou la fermeture de certains établissements, à opérer des coupes budgétaires importantes sur les exercices 2015, 2016 et bientôt 2017. Par exemple, les Nuits de l’orientation [salons organisés par les CCI] sont passées de 83 en 2013 à 43 prévues en 2017.

Elles ont aussi sérieusement entamé nos capacités d’investissement : ici, c’est un fablab qui n’a pas vu le jour, là, une pépinière, ailleurs, une école… Cette baisse annoncée met en péril, encore un peu davantage, nos établissements d’enseignement supérieur.

Educpros: Ces dernières années, les 20 écoles de commerce consulaires ont connu un désengagement financier croissant des chambres. Faut-il craindre des fermetures ou des privatisations ?

Patrice Guézou:

Peut-être. Face à la baisse des ressources, les chambres tentent de continuer à jouer leur rôle d’investisseur, même si elles ne contribuent en moyenne qu’à 8 % du budget des ESC, abondé à 62 % par les frais de scolarité.

Selon les territoires, on observe trois grandes voies. La première, la plus favorable pour l’école, consiste pour la chambre à sacrifier certains autres investissements pour donner la priorité à son développement.

Une deuxième logique consiste, via la création d’un EESC (établissement d’enseignement supérieur consulaire), à faire entrer de nouveaux investisseurs au capital, tout en gardant la maîtrise de la gouvernance. HEC, Burgundy School of Business (ex-ESC Dijon), Toulouse Business School ou Grenoble École de management sont récemment passées sous ce statut.

C’est un tour de table difficile à constituer. Tout dépend du poids de l’école à l’échelon territorial, de la valeur de sa marque, des entreprises de l’écosystème et de leur intérêt à rentrer dans le conseil d’administration, mais aussi de la présence d’un réseau d’alumni puissant et d’une fondation. En tout cas, ce n’est certainement pas la recette miracle pour lever les moyens colossaux nécessaires aujourd’hui au développement d’une business school.

Une troisième voie se situe dans des rapprochements, de l’ordre de celui à l’œuvre actuellement entre Novancia et ESCP Europe.

Source: http://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/patrick-guezou-cci-on-ne-peut-pas-ecarter-privatisation-ecoles-consulaires.html

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