L’effondrement du communisme…La Disparition du modèle soviétique

III. Les transformations structurelles difficiles, inachevées en 2000

A. La privatisation, un moyen et une condition de la libéralisation de l’éco
1. La grande privatisation à partir de la loi de Janvier 1992
  • Lancement le 1er octobre 92. Distribution à la population de VOUCHERS, chèques de privatisation pas nominatifs, d’une valeur de 10 000 roubles.
  • La vente des entreprises se fait de façon anarchique. En sont exclues celles qui ont un rôle stratégique pour la Russie : celles qui contrôlent les services fiscaux, les impôts, la géologie…
  • 2è phase : enchères publiques ou privées. A très bas prix en général
  • 1994 : 70% d’entreprises privatisées
  • 1998 : loi sur les faillites d’entreprises qui impose aux entreprises risquant la faillite de pratiquer une restructuration raisonnable
2. Petites privatisations et privatisations de la terre
  • Dans l’immo, la privatisation a bien avancé, surtout à Moscou et St Pétersbourg. Elle reste marginale en dehors
  • Privatisation difficile pour la terre
  • Fin 93 : la Douma refuse d’adopter le code foncier proposé par l’Etat, qui devait instaurer un marché ou l’on aurait pu acheter/vendre des terres
  • Les kolkhozes ne sont plus aidés : baisse de la prod°
  • Agriculture très en retard, devenue de subsistance
B. Les réformes bancaires et financières se sont-elles faites au détriment de la société ?
1. Les réformes bancaires
  • Sous le régime communiste, il n’existait qu’une « monobanque», la Banque d’État, qui cumulait de nombreuses fonctions : institut d’émission, Trésor public, crédit planifié aux entreprises.
  • Statistiquement, la privatisation bancaire est un succès puisqu’en 1997, l’État n’était plus l’actionnaire majoritaire que de 30 % des banques.
  • La Banque centrale elle-même, à l’origine subordonnée au Parlement, est devenue vraiment indépendante en 1995.
  • Les particuliers s’en méfient et ne leur confient pas leurs dépôts.
  • Sous-développement du nouveau Trésor public russe (cette institution n’existait pas dans le système soviétique) explique que la fonction de collecte des impôts ait été confiée à un certain nombre de banques agréées.
  • Les grandes entreprises préfèrent transférer leurs avoirs à l’étranger; elles n’empruntent pas non plus aux banques russes, en raison des taux d’intérêt très élevés, et le financement de leur activité passe plus souvent par le crédit interentreprises.
  • Jusqu’à la crise de 1998, elles ont largement spéculé tant sur le marché russe que sur les marchés internationaux de capitaux, mettant à l’abri des sommes colossales dans des structures bancaires off-shore. L’exemple était d’ailleurs donné par la Banque centrale de Russie qui, selon des révélations officielles en février 1999, aurait placé environ 50 milliards de dollars dans un établissement financier de Jersey.
  • Un plan d’assainissement a été lancé
  • La Bourse de Moscou et son indice R.T.S. (Russian Trading System Index) ont connu un véritable engouement international en 1996-1997 (jusqu’au déclenchement de la crise asiatique), après avoir dans un premier temps attiré un grand nombre de spéculateurs russes alléchés par les rendements fabuleux que promettaient une multitude de sociétés financières de type «pyramides» (on paie les intérêts échus grâce aux nouveaux placements, jusqu’à l’inévitable crise de confiance).
  • L’internationalisation de la Bourse des valeurs de Moscou a été favorisée par l’émission de bons du Trésor russe qui, en 1996, garantissaient aux souscripteurs des rendements annuels de 200 %.
  • Mais en mars 1999, la Russie était classée 161ème, par ordre croissant de risque pour les investisseurs, des 180 pays retenus dans le classement .
2. La Population et la société ont-elles été sacrifiées ?
  • Réforme de la protection sociale
  • Les dépenses sociales ont été les premières touchées par la politique d’austérité budgétaire. Les pensions de retraite, au demeurant très modestes, au niveau du minimum de subsistance, ne sont bien souvent pas payées, ou le sont avec de grands retards.
  • Déclin de la santé publique se traduit par la baisse de l’espérance de vie à la naissance (qui, pour les hommes, a baissé de dix ans depuis 1985, passant en 1995 sous la barre des soixante ans)
  • Fonds de pensions de la fédération de Russie, placé en 1993 sous la tutelle du gouvernement et alimenté par des cotisations des employeurs et des salariés. Ce système est très déficient, d’abord parce que les cotisants se soustraient au paiement des cotisations, et ensuite parce que l’État utilise les ressources du Fonds pour financer sa trésorerie.
  • renouveau religieux avec le rétablissement de la liberté religieuse
  • mais aussi montée de la criminalité, de l’insécurité, des mafias
  • Alors qu’un début de reprise de la production s’esquissait en 1997, la crise-a provoqué un nouveau déclin du P.L.B. Le moteur de croissance , l’investissement baisse.
  • Les revenus réels de la population ont.chuté de 50% entre 1991 et 1997
  • La crise les a encore fait tomber de 43% entre août 1998 et mars 1999
  • Paupérisation croissante de la population. Au premier trimestre de 1999, 38% de la population vivait au-dessous du seuil de subsistance estimé à l’équivalent de 30 dollars mensuels
  • De 1,8 % en janvier 1993, le taux de chômage atteint 14,2% en décembre 1999, mais, compte tenu du déclin de la production, il aurait dû être sensiblement plus élevé. Cela tient à une préférence, héritée de la période communiste, des directeurs de grandes entreprises et des autorités locales: le maintien des effectifs, fût-ce à un niveau réduit d’activité, plutôt que les licenciements massifs, ce qui va de pair avec une réduction des salaires effectivement payés, voire avec le non-paiement des salaires. Cela permet de garantir une certaine paix sociale, laquelle est néanmoins troublée par des grèves occasionnelles lorsque des groupes socialement influents de salariés ne sont pas payés pendant longtemps (mineurs, cheminots, médecins en 1997-1998)
  • Depuis le début de la décennie 1990, .les activités productives sont touchées par la crise des paiements
  • Les entreprises ne paient leurs employés que partiellement et avec plusieurs mois de retard (en janvier 1997, le montant des salaires impayés s’élevait à 9 milliards de dollars; 35% des actifs employés sont touchés)

Suite de la fiche L’effondrement du communisme (3/4)

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