Les taux de change

Taux de change :

  • point de contact entre une économie et son environnement international
  • sert à placer à égalité 2 économies à niveaux de productivité différents
  • tend à équilibrer les balances commerciales

Principe général

Lorsque 2 bateaux voguent à la même allure, on peut dresser entre eux une passerelle fixe. Mais lorsque survient la tempête, soit les bateaux sont costauds et y résistent, soit leur allure en est profondément affectée.

Lorsque 2 économies ont le même rythme, on peut établir entre elles un taux de change fixe. Lorsque survient la crise, soit l’économie en question est "saine" (pas d’inflation + consensus social *) soit elle ne l’est pas. Il faut alors délier les économies fortes des faibles &rarrow; taux de change flexible.
(*) consensus national : acceptation par la population salariée de la baisse de ses revenus lorsque baisse le revenu national. Ex : face au choc pétrolier. Contre Ex : « trésor caché des patrons ».

Définitions

Taux de change VRAI

: s’il égalise le pouvoir d’achat des 2 monnaies (Avec 1 DM ou 3,30 fr on se procure la même chose en FR qu’en ALL).
Si avec 3,30 Fr on achète + en FR qu’en ALL, alors le Fr est surévalué, le DM sous évalué.
&rarrow; monnaie sous évaluée : Pouvoir Achat externe > PA interne &rarrow; monnaie surévaluée : PA externe < PA interne

Taux de change effectif

: moyenne, pondérée des coefficients représentatifs du niveau des échanges commerciaux, des taux de change des 5 monnaies des pays qui commercent le plus avec la monnaie considérée.

Ex : TCE = {(A.c1)*(B.c2)*(C.c3)*(D.c4)*(E.c5) / 5}

A,B,C,D,E tx de change – c1,c2,c3,c4,c5 coeff

&rarrow; monnaie forte : dont le tx de change effectif s’améliore à moyen / long terme
&rarrow; monnaie faible : dont le tx de change se déprécie à moyen / long terme

Système de change fixes

: la monnaie a un prix officiel (parité exprimée en $), que les banques centrales déclarent au FMI.

&rarrow; dévaluation : lorsqu’un gouvernement change à la baisse cette parité.
&rarrow; réévaluation : lorsqu’un gouvernement change à la hausse cette parité.

Système de changes flottants

: prix de la monnaie se fixe chaque jour sur les marchés. Si le système est parfait il n’y a pas d’étalon… mais alors comment évaluer l’appréciation/dépréciation ?. Le $ sert d’étalon.

&rarrow; dépréciation : c’est lorsque ce taux diminue.
&rarrow; appréciation : c’est lorsque ce taux augmente.

Horreur Economique

Contraction des échanges mondiaux (1929 – 1933 : -1/3 volume et -2/3 valeur) à cause du protectionnisme – le GATT interdit en 1947 les contingentements.
Dépréciation / dévaluation compétitive (X° du chômage).

Les exceptions Américaine (80’s) et Britannique (1858-1913)

Une économie qui fait face à un déficit commercial voit logiquement sa monnaie se déprécier et cherche à résorber ce déficit, en augmentant les impôts par ex. (?impôts = ?conso°= ?M°= ?déficit commercial). Or EU et GB échappent à cette règle au cours de leur histoire et supportent ce déficit (= « déficit sans pleur » RUEFF)
La GB entre 1858 et 1913 connaît un important déficit commercial traduit par le déficit de sa balance des transactions courantes. Ce déficit est largement compensé par l’excédent de sa balance des Kx qui provient de :

  • Y des Kx placés dans le reste du monde
  • Y des assurances
  • Y des dépôts des non résidents (Balance Sterling)

Les EU entre 1980 et 1985 connaissent les déficits jumeaux (Déficit budgétaire + commercial) et pourtant le $ continue de s’apprécier. En effet déficit compensé par l’excédent de la balance des Kx : dès que les EU réglaient leurs achats, les $ revenaient se placer sur des bons du trésor américain, permettant en + le financement du déficit budgétaire…

« Le $ est notre monnaie, mais c’est votre PB » CONNALY

« On ne muselle pas son chien (?Croissance) sous prétexte qu’il remue la queue (Déficit Cial)» HAHN

TRIANGLE D’INCOMPATIBILITE DE MUNDELL

Autonomie de la politique monétaire <> Libre circulation des Capitaux <> Stabilité du change

Autonomie de la politique monétaire

Objectif interne : polit. monétaire + polit. financière = polit. conjoncturelle
C’est l’outil de "fine tuning" de l’économie – régulariser la situation.

Objectif externe : soutenir le cours d’une devise
Si les titres exprimés dans la devise s’évaluent : la monnaie s’apprécie
Si les titres exprimés dans la devise se dévaluent : la monnaie se déprécie

Fuites des Kx du pays : pour les retenir hausse des taux

On ne peut simultanément mener de front les 2 objectifs : baisse des taux pour favoriser l’activité économique / hausse des taux pour maintenir les Kx ==> CONFLIT

Une politique monétaire est contrainte, si objectif interne est subordonné à l’objectif externe. (Cas de la FR fin des années 1980 qui a des taux en hausse pour s’indexer sur ceux du Deutschemark, alors au plus haut pour financer la réunification)
Une politique monétaire est autonome si les 2 objectifs sont indépendants.

Stabilité des changes

Bretton Woods impose la liberté des changes et la liberté d’échange.
(!) Liberté ? absence de règles Libre échange = Fair Trade + que Free Trade.

Liberté d’échange = baisse tarif douaniers
Liberté des changes : on ne lâche pas tout de suite le cours des monnaies en 1945, on contrôle d’abord les changes (bien qu’à terme l’objectif soit la libre circulation).

La libre circulation des capitaux est une obligation, alors avec quoi l’associer ?

FR 1986 – 1999 : on choisit d’ancrer le Fr sur le DM. Face à la reconstruction de l’est, le besoin de financement fait grimper les taux allemands. La FR s’aligne –> les taux FR s’envolent aussi.
&rarrow; notre politique monétaire n’est plus indépendante, on a choisit la stabilité des changes.

Pourtant KOHL propose à BEREGOVOY de réévaluer le DM mais celui ci refuse. Pourquoi ?

En relevant le DM, on sous évalue le Fr donc on augmente les perspectives de gain sur les placements libellés en franc, donc on augmente sa chance d’être évalué. BEREGOVOY refuse, parce qu’il ne veut pas donner de signes d’affaiblissement du Fr (par sa sous évaluation au profit du DM) aux marchés.

GB 1992 : laisse flotter la £ et renonce à la stabilité des changes.
En contrepartie elle récupère l’initiative de sa politique monétaire qui redevient autonome et diminue ses taux à courts termes. En 1992 comme en 1930, l’économie GB a subit une cure d’assainissement, et son industrie est prête à redémarrer… mais elle ne le fait pas. Elle est "attachée à un arbre", par des taux trop hauts. La baisse des taux coupe la corde, et l’économie repart en 1993 comme en 1931.

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