Une subvention de 136.266€ accordée à l'Escem, l'ex-École de commerce de Poitiers intégrée dans un grand réseau baptisé France Business School (FBS), a provoqué une vague de réactions sur l'ensemble des bancs de l'hémicycle. Le socialiste Michel Touchard a été le premier à dégainer contre l'aventure de FBS né de la fusion de quatre écoles (dont l'Escem Tours-Poitiers) « qui n'aura pas duré plus de deux ans ». Il a mis l'accent sur « des choix stratégiques très discutables » et une gestion « désastreuse », citant une perte de 45 M€ cette année de sources syndicales.
S'interrogeant sur l'avenir sur l'école de commerce de Poitiers redevenue indépendante, il a estimé qu'un audit sérieux doit être réalisé pour juger de sa viabilité. « Aujourd'hui, pieds et mains liés dans ce syndicat mixte, nous sommes obligés de payer. Combien demain pour éponger ce déficit? » s'est-il inquiété. Conscient de l'urgence de la situation, le président Bertaud a précisé qu'il a provoqué une réunion avec les autres financeurs (Grand Poitiers, Chambre de commerce et d'industrie) le 13 octobre prochain. Un audit a été commandé.
Onze étudiants inscrits en 1 année
« On est pris au piège, nous sommes dans le syndicat, a-t-il ajouté. Nous proposons cette délibération avec cette subvention pour ne pas impacter davantage l'école supérieure de commerce. Mais il faut se poser la question de l'avenir. » Visiblement, la majorité et l'opposition font le même constat, Claude Bertaud s'inquiétant néanmoins du sort des onze étudiants seulement inscrits en 1 année cette année à Poitiers, contre plusieurs centaines il y a quatre à cinq ans.
Guillaume de Russé, vice-président aux finances, a enfoncé le clou en estimant qu'il « est dangereux de continuer de financer l'école de commerce [...] L'association France Business School ne connaissait même pas ses financeurs. Nous, conseil général, nous n'avons rien à voir avec l'association FBS. Sur le déficit, nous ne nous sentons pas engagés sur ces sommes, mais que vis-à-vis de l'école supérieure de commerce de Poitiers. Nous respecterons nos engagements mais pas au-delà. Il faut que nous nous désengagions au plus vite. »
Francis Girault (Initiatives et Progrès): « Avant d'envisager de refaire renaître l'ESC-Poitiers, on a un excellent établissement à l'université avec l'Institut d'administration des entreprises (IAE) qui compte plus de 1.200 étudiants, qui a un rayonnement international. La première chose à faire c'est de regarder avec l'université ce qu'on peut récupérer en professeurs, en enseignements... »
Jean-Claude Cubaud (PS): « Il faut penser aux cohortes de Sup de Co Poitiers qui ont irrigué le tissu économique au-delà de la région [...] Il a manqué de pilote dans l'avion, ou plus exactement il y en avait trop. »
André Sénécheau (Majorité départementale): « Le Département a quand même des obligations... Mais j'ose espérer qu'on puisse se retirer le plus rapidement possible »