Démystifier la création d’entreprise.

« Ma petite entreprise connaît pas la crise ». Sous ce refrain connu de tous se cache un des grands axes de création d’emploi : la création d’entreprise.

Elles sont de plus en plus nombreuses ces petites entreprises à se créer sur le territoire français que ce soit des projets unipersonnels ou en association. Pourtant, pour beaucoup, le monde de l’entrepreneuriat est méconnu et fait l’objet de nombreux préjugés : complexité des démarches, paperasserie interminable, investissement trop coûteux, viabilité incertaine…qui n’incitent pas à la création.

Il va de soi qu’un projet bien préparé verra ses risques d’échec limités. L’absence de risque n’existe pas, il est donc plus qu’important de mettre toutes les chances de son côté. Les démarches de création sont de plus en plus simplifiées au niveau administratif. Cependant, les phases de réflexion et de préparation sont nécessaires. Il faut emmagasiner les informations et de se projeter dans l’activité pour estimer ses chances de réussite et faire le point sur les compétences acquises et à acquérir.

A la base : l’idée de création

Tout projet est basé sur une idée.
L’objectif est d’en faire un projet réfléchi, cohérent et surtout réalisable. Les éléments à définir sont nombreux tant sur les produits et services vendus que sur les moyens de commercialisation, les sources d’approvisionnement, les tarifs à appliquer, la stratégie de communication etc.
Une idée, même si elle est originale, n’est pas obligatoirement synonyme de réussite. Elle devra en tout cas faire l’objet d’une étude approfondie pour ne pas que la belle croisière se termine en naufrage du Titanic.
Parallèlement, le créateur devra effectuer ses choix stratégiques, établir un business plan équilibré, trouver les financements adéquats et choisir une structure juridique adaptée à son activité.

L’étude de marché et l’étude financière: comment faire ?

Sachez que vous n’êtes pas seul !
Il existe des lieux d’écoute, de discussion, d’échange autour de votre projet :
les organismes consulaires : CCI, Chambres des Métiers et de l’Artisanat ;
les organismes publics et institutionnels : ANPE, conseils généraux, INSEE;
les Boutiques de Gestion…
Tout ce petit monde vous prodigue des conseils multiples à la fois dans les domaines juridiques, comptables, fiscaux et sociaux ; vous font suivre des formations adaptées à la création d’entreprise ; vous transmettent des informations économiques et conjoncturelles.
Objectif : tracer les grandes lignes pour réaliser votre projet. Ces informations constitueront la base de votre étude de marché.

Outre les « institutionnels », les parrains sont une bonne alternative. Ils ne remplacent pas les conseils professionnels mais peuvent vous obtenir de bonnes adresses et vous présenter auprès des bonnes personnes (fournisseurs, clients…).
L’étude de marché peut aussi être effectuée par des juniors entreprises mais attention à bien rédiger le cahier des charges et à superviser les opérations.

Les indicateurs et informations recueillies sont pessimistes : marché saturé, perspectives de développement faibles ou inexistantes, barrières à l’entrée… Ne vous entêtez pas dans le projet et soyez capable de le stopper ou de le décaler dans le temps. Cette situation ne doit pas être assimilé à un échec mais doit vous éviter de prendre des risques inconsidérés !
L’étude de marché est concluante ? L’étude financière peut alors être menée.

Elle permettra de déterminer les investissements nécessaires et estimera la rentabilité du projet pour les trois premières années. N’hésitez pas à contacter les organismes consulaires pour faire le point sur les aides que vous pouvez solliciter !

Vous entrevoyez le bout du tunnel ?

L’étape ultime consiste à choisir la structure juridique adaptée parmi les nombreuses possibilités et à inscrire cette dernière sur un registre qui dépendra du type d’activité.
Si tout se passe bien, vous pourrez alors démarrer rapidement votre nouvelle activité. Mais ça, c’est une autre histoire.

Aparté : méfiez vous de la société à un euro !

Depuis 2003, la SARL n’a plus de capital minimum. Par abus de langage, certains estiment alors que 1 euro suffit pour démarrer une activité.
Sachez que le capital injecté doit refléter l’activité réelle et qu’il peut vous être reproché de démarrer avec un capital trop faible. Si le projet ne nécessite qu’un investissement mesuré, pourquoi ne pas opter pour l’ EI, moins coûteuse et plus simple à gérer ?

Article rédigé avec Mathieu Maïk, conseiller en création d’entreprise.

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